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La solution robotique pour remplacer la valve aortique trouvée par une équipe d'ingénieurs azuréens

Positionner une nouvelle valve aortique avec plus de précision et de façon totalement sécurisée grâce à l’assistance d’un robot : la société française de dispositifs médicaux spécialisée dans le développement de robots autonomes, “Caranx”, vient d’apporter la preuve de faisabilité de cette procédure, en s’appuyant sur l’expertise du Docteur Stéphane Lopez, chirurgien cardiaque à l’Institut Arnault Tzanck à Saint-Laurent-du-Var.

Une grande première médicale réalisée chez le porc, modèle animal le plus utilisé en recherche chirurgicale, et qui, au-delà de l’exploit technique, pourrait bouleverser la prise en charge des patients qui souffrent de dégénérescence des valves cardiaques, aortiques en particulier. « Ces pathologies, qui réalisent un obstacle au passage du flux sanguin dans le cœur, sont toujours plus fréquentes, puisqu’en grande partie liées à l’avancée en âge. Le traitement consiste à remplacer la valve malade par une prothèse », introduit le chirurgien laurentin. Longtemps, seule la chirurgie conventionnelle pouvait être proposée, mais, s’agissant d’une opération très lourde, elle ne pouvait bénéficier qu’aux patients les plus jeunes, les moins à risque. « Aujourd’hui, des techniques percutanées (sans nécessité d’ouvrir le thorax, Ndlr) sont disponibles, en tête desquelles l’implantation de valve aortique par voie percutanée (TAVI) – en passant le plus souvent par l'artère fémorale au pli de l'aine. Le TAVI est même devenu le traitement de première intention chez les patients de plus de 75 ans ».

« Certains points peuvent néanmoins être améliorés pour encore diminuer les complications ou étendre les indications à des patients plus jeunes. Les chirurgiens demeurent en effet confrontés à des difficultés et à de longues courbes d’apprentissage dans le cadre de ces procédures, afin de réaliser une pose précise et exacte de la valve cardiaque artificielle ». Concrètement, il s’agit en effet pour eux de larguer la prothèse, les yeux rivés sur un écran, avec le risque, si l’anatomie est complexe et/ou par manque d’expertise, que les mouvements du cœur affectent la précision de la pose. Les conséquences pour le patient peuvent être graves : depuis « un trouble de la conduction cardiaque nécessitant l’implantation d’un pacemaker » jusqu’à un « déplacement de la valve dans l’aorte ou dans le ventricule et des fuites autour de la prothèse ». 10% des patients éligibles à un TAVI sont concernés par ce type de complications.

Des résultats qui devraient être améliorés grâce à la nouvelle génération de robots intelligents guidés par l’intelligence artificielle (IA) mis au point par Caranx. « L’utilisation de la robotique couplée à l’IA et à l’imagerie permet de se repérer, en dépit des mouvements du cœur, à tous les temps de la procédure, et surtout au moment où on largue la prothèse. La précision est très supérieure à celle garantie par l’œil humain ».

Un avantage majeur, notamment en cas de remplacement d’une valve en situation d’urgence. « La sécurité est améliorée grâce à un système de check-list, similaire à celui dont bénéficient les pilotes : avant le largage, le robot vérifie que toutes les procédures ont été bien suivies. Dans le cas contraire, l’implantation ne peut avoir lieu ou c’est le robot qui effectue lui-même la procédure ». Un garde-fou qui permettra d’améliorer la courbe d’apprentissage des praticiens et de proposer le TAVI à leurs patients avec un niveau de sécurité optimal. Testée avec succès chez l’animal, cette réalisation révolutionnaire devrait bientôt bénéficier à l’homme.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nice-Matin

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  • howskitsome

    5/10/2024

    Positioning the new aortic valve with greater precision and complete safety with the help of robots is a great step forward in combining medicine and education watermelon game

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