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Sida: premiers résultats encourageants pour le vaccin thérapeutique
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Deux essais de vaccinothérapie administrée à des patients séropositifs contre le virus du sida (VIH) ont donné des résultats "particulièrement encourageants", selon l'Agence nationale française de recherche sur le sida (ANRS), responsable de ces expérimentations. Parmi les sujets vaccinés, 25% ont pu arrêter leur traitement sans problème, selon ces résultats de tests concernant 118 patients, dont 81 vaccinés, présentés mercredi à Boston à la 10e conférence américaine sur les rétrovirus. Ces résultats "préliminaires sont très positifs", estime le professeur Jean-François Delfraissy (hôpital Bicêtre, Kremlin-Bicètre), soucieux cependant comme ses collègues, de conserver "une certaine prudence". Contrairement au vaccin préventif qui a pour objectif d'empêcher l'infection de survenir, la vaccinothérapie vise à induire ou amplifier les réactions ("réponses") de défenses immunitaires spécifiquement dirigées contre le VIH chez les sujets déjà infectés. Elle rendrait possible des interruptions du traitement antirétroviral, pas toujours bien supporté, tout en réduisant le risque d'une reprise de la prolifération du virus. "Il y a une vraie demande car beaucoup de patients sont fatigués de leur traitement", souligne l'association AIDES. "Le recul maximum est d'un peu plus d'un an", relève le Pr Brigitte Autran, immunologiste qui a également participé aux essais, partiellement financés par Aventis-Pasteur et Chiron. Les vaccins thérapeutiques contre le sida pourraient être opérationnels "d'ici trois à cinq ans", a déclaré le Pr Michel Kazatchkine, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), responsable de ces expérimentations. "C'est une source d'espoir importante. Dans trois à cinq ans, ce pourrait être une stratégie de traitement", a déclaré sur LCI le Pr Kazatchkine, qui devait présenter ses travaux mercredi à Boston, à l'occasion de la 10e conférence américaine sur les rétrovirus. "Les patients vaccinés (25%) qui n'ont pas eu besoin de reprendre leur traitement vont être suivis pendant deux ans pour voir combien de temps cela va durer", précise le Pr Michel Kazatchkine, directeur de l'ANRS. L'innocuité des préparations vaccinales, "Alvac vCP1433" et "Lipo-6T", a été préalablement vérifiée. Les essais concernent des patients dont la charge virale (quantité de virus dans le sang) était devenue indétectable sous traitement. Dans un premier essai (Vacciter), la moitié des patients ont reçu quatre injections vaccinales à un mois d'intervalle, associées à l'interleukine 2 (IL-2), substance connue pour faire remonter le nombre de lymphocytes CD4. En l'absence de traitement efficace, le nombre de ces cellules de défense de l'organisme s'effondre sous l'attaque du VIH. Dans un second essai (Vaccil-2), l'ensemble des patients ont été vaccinés. La vaccination, dans les deux cas, a été suivie d'une interruption du traitement antirétroviral (anti-VIH). L'idée est de réapprendre au système de défense de l'organisme à se battre contre le VIH, de "rééduquer et renforcer le système immunitaire", explique le Pr Yves Lévy, coordinateur de Vaccil-2. La vaccination a induit chez une majorité de patients vaccinés (61% et 57,5% respectivement) une réponse immunitaire (formation d'anticorps, mobilisation de cellules tueuses) spécifiquement anti-VIH. C'est la première fois qu'une telle réponse immunitaire est obtenue chez des patients infectés par le VIH, selon l'ANRS. Pour le Pr Christine Katlama, coordinateur de l'essai Vacciter, les résultats sont "extrêmement encourageants". "Les deux essais mettent, par ailleurs, en évidence pour la première fois une corrélation entre le niveau de la réponse immunitaire et le niveau de contrôle de la réplication (multiplication) du VIH", ajoutent les chercheurs. Les interruptions thérapeutiques les plus longues ont ainsi été possibles chez les patients qui ont le mieux répondu à la stimulation du vaccin. Pour améliorer ces résultats dépassant leurs espérances, les chercheurs envisagent de réduire à 2 les injections après avoir constaté que le coup de fouet donné au système immunitaire était maximal à ce stade et que ses effets diminuaient en poursuivant les injections.
AFP : http://fr.news.yahoo.com/030212/202/31o5o.html
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- Publié dans : Médecine
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