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Sida: l'épidémie ne faiblit pas

Plus de trois millions de personnes sont mortes du sida en 2003, et cinq millions auraient contracté le virus, selon le rapport annuel de l'Onusida rendu public mardi. Ces chiffres témoignent d'une épidémie toujours "galopante" et qui portent à environ 40 millions le nombre de personnes vivant avec le virus dans le monde. L'épidémie de sida continue à se répandre, elle ne plafonne pas encore", a expliqué le Dr Peter Piot, chef de l'Onusida, programme des Nations unies consacré à la lutte contre la pandémie. "Cette année il y a eu plus de contaminations que jamais auparavant, et un nombre record de personnes sont décédées du sida", a-t-il déclaré. "C'est la première cause de mortalité en Afrique, et la quatrième à l'échelle planétaire." En Afrique subsaharienne, qui reste le continent le plus touché, 26,6 millions de personnes vivent actuellement avec le VIH, le virus du sida. Et cette maladie a tué près de 2,3 millions de personnes en 2003 en Afrique noire (contre 18.000 seulement dans les pays développés...), précise le rapport. Au-delà de l'Afrique subsaharienne, des épidémies plus récentes continuent de s'aggraver, notamment en Chine, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Vietnam, en Asie centrale, dans les pays baltes et en Afrique du Nord. L'Onusida souligne que "le Vietnam, par exemple, a récemment apporté la preuve qu'une épidémie de VIH/sida peut éclater soudainement, partout où l'on enregistre des taux élevés de consommation de drogues injectables". "Ce pays, ajoute l'organisation, rejoint la liste de plus en plus longue des pays d'Asie, d'Europe orientale, du Moyen-Orient et d'Amérique latine, où la consommation de drogues injectables est à l'origine des épidémies de VIH/sida". Au Vietnam, l'estimation la plus récente fixait la prévalence nationale du VIH bien en dessous de 1 % mais des flambées se produisent déjà chez les consommateurs de drogues injectables. Selon des estimations officielles, 65% des cas d'infection apparaissent chez les consommateurs de drogues, souligne le rapport qui ajoute que "déjà, l'épidémie donne des signes de propagation aux autres populations vulnérables: 11 % et 24% des professionnelles du sexe de Can Tho et Hô Chi Minh-Ville sont respectivement infectées". Dans les pays à revenu élevé, la mortalité associée au sida continue de diminuer, grâce à la mise à la disposition à grande échelle du traitement antirétroviral. On estime qu'actuellement, 1,6 million de personnes vivent avec le VIH dans ces pays, un chiffre qui inclut les 80.000 nouveaux cas d'infection enregistrés en 2003. Le sida y a tué à peu près 18.000 personnes au cours de l'année écoulée. Même si les efforts de prévention s'élargissent partout dans le monde et notamment dans les pays les plus pauvres, l'Onusida craint que "la stigmatisation et la discrimination n'entravent les efforts visant à maîtriser l'épidémie mondiale et créent un climat idéal pour sa propagation". Un autre rapport de l'Unicef confirme les ravages du Sida en Afrique subsaharienne. Cette région du monde comptera d'ici à 2010 environ 20 millions d'enfants qui auront perdu au moins un de leurs parents à cause du sida, selon l'Unicef. Le sida a déjà rendu orphelins plus de onze millions de jeunes africains dont la moitié âgés de 10 à 14 ans. 80 % des enfants ayant perdu leurs parents à cause du sida vivent en Afrique subsharienne, souligne l'Unicef dans son rapport. Les pays les plus touchés par cette évolution sont le Botswana, le Lesotho et le Swaziland, où le sida frappe déjà plus de 30 % de la population. Dans ces trois pays ainsi qu'au Zimbabwe, estime l'Unicef, au moins un enfant sur cinq sera devenu orphelin d'ici à 2010 et parmi ces orphelins, plus de 80% auront perdu un ou leurs deux parents à cause du sida. Mais cette crise peut être évitée si les gouvernements africains et la communauté internationale réagissent rapidement pour fournir un meilleur soutien financier, médical et social, affirme Carol Bellamy, directrice générale de l'Unicef. "Offrir aux enfants une éducation élémentaire gratuite, leur donner la possibilité de gagner leur vie dans de bonnes conditions et fournir aux familles une aide financière ou autre peut signifier pour beaucoup d'orphelins qu'ils pourront continuer à vivre au sein de leur famille au lieu d'en être séparés", explique-t-elle dans un communiqué. "L'avenir de l'Afrique en dépend". Le rapport de 52 pages souligne que les enfants vivant dans des foyers affectés par le sida en souffrent avant le décès des parents car les revenus du ménage chutent et ils doivent souvent abandonner leur scolarité pour soigner un parent malade ou gagner leur vie. Actuellement, parmi les 40 pays d'Afrique subsaharienne touchés par l'épidémie de sida, seuls six ont mis en place des politiques nationales d'aide aux orphelins et huit sont en passe de le faire. Les financements, quoique en hausse, restaient trop faibles pour combattre le sida dans les pays en développement: plus de 10 milliards de dollars seront nécessaires en 2005. Avec l'augmentation des besoins, d'ici 2007, cette somme devra passer à quelque quinze milliards par an pendant au moins dix ans. "Le fardeau que représente l'épidémie de sida va devenir de plus en plus lourd, avec le temps, parce qu'il faut en moyenne sept à dix ans pour que l'on tombe malade à la suite d'une contamination, et parce qu'une absence de traitement est synonyme de mort", précise enfin Peter Piot, chef de l'Onusida.

Brève rédigée par @RT Flash

Onusida :

http://www.unaids.org/html/pub/Media/Press-Releases01/PR_WAD-EPI_25Nov03_fr_pdf/PR_WAD-EPI_25Nov03_fr_pdf_1.jpg

Unicef : http://www.unicef.org/media/media_16631.html

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