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Sida : l'efficacité des antirétroviraux contre la transmission se confirme
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L'introduction en 1996 des médicaments antirétroviraux a radicalement changé la situation des personnes infectées par le virus du sida, le VIH, ramenant cette maladie auparavant mortelle au rang de maladie chronique chez les patients bénéficiant d'un traitement continu et régulier. Les antirétroviraux ont ensuite rapidement été utilisés à des fins préventives lors de la grossesse pour éviter la transmission du virus de la mère à son enfant, ce qui a fait quasiment disparaître la contamination materno-fœtale dans les pays riches. Les chercheurs étudient désormais les effets des traitements antirétroviraux sur la transmission du VIH. Les résultats de trois nouvelles études qui viennent d'être présentés au congrès annuel de l'IAS (Société internationale du sida), lundi 18 juillet à Rome, confirment l'impact positif des médicaments antirétroviraux pour limiter la transmission du VIH.
La première étude, nommée HPTN 052 (HIV prevention trials network, réseau d'essais de prévention du VIH), conduite par Myron Cohen, de l'Université de Caroline du Nord, se focalise sur le partenaire séropositif. L'échantillon rassemblait 1 763 couples sérodifférents (l'un des partenaires est séropositif et l'autre séronégatif), dans huit pays d'Afrique et d'Asie et aux États-Unis. Le partenaire séropositif recevait un traitement antirétroviral (une combinaison de deux médicaments, le ténofovir et l'emtricitabine) soit dès le début de l'essai, soit une fois que des signes d'une altération des défenses immunitaires étaient apparus.
Résultat : sur 29 transmissions survenues durant l'essai, une seule s'est produite dans le groupe où le partenaire séropositif recevait un traitement précoce. En d'autres termes, le traitement antirétroviral précoce de la personne infectée réduit le risque de transmission au partenaire séronégatif de 96 pour cent par rapport à un traitement tardif. Par ailleurs, le développement des infections liées au VIH au terme de l'essai était 40 pour cent moins important chez les participants traités précocement que chez ceux traités tardivement.
Les autres études présentées dirigent leur action sur les partenaires séronégatifs. L'essai TDF2, mené par Michael Thigpen, du Centre de contrôle des maladies et la prévention (CDC) aux États-Unis, portait sur 1 200 hommes et femmes hétérosexuels séronégatifs au Botswana. Un groupe recevait en traitement continu la combinaison ténofovir-emtricitabine, et l'autre un placebo. Les résultats montrent que l'administration des antirétroviraux réduit de 63 pour cent le risque d'être infecté par le VIH par rapport au placebo, un taux qui monte à 78 pour cent si l'on considère les seuls participants qui ont respecté scrupuleusement le traitement.
Enfin, le troisième essai, nommé PrEP et mené par Jared Baeten et Connie Celum de l'Université de Washington à Seattle, visait à évaluer l'effet préventif de la combinaison ténofovir-emtricitabine ou du ténofovir seul chez des individus hétérosexuels séronégatifs ayant un partenaire séropositif. 4 758 couples sérodifférents ont été recrutés au Kenya et en Ouganda. L'essai révèle que le ténofovir réduit le risque d'infection de 62 pour cent par rapport au placebo, et la combinaison ténofovir-emtricitabine de 73 pour cent. La différence entre les deux n'est cependant pas statistiquement significative.
Ces résultats vont dans le sens de deux essais précédent. En novembre 2010, l'essai iPrEx, qui portait sur 2 499 hommes ayant des rapports avec hommes, avait montré que le risque d'infection par le VIH était réduit de 44 pour cent dans le groupe traité avec du ténofovir et de l'emtricitabine. En juillet de la même année, l'essai Caprisa, impliquant 889 femmes d'Afrique du Sud, avait montré que l'utilisation d'un gel vaginal contenant du ténofovir réduisait de 39 pour cent le risque d'infection. Cet ensemble de résultats démontre l'efficacité des antirétroviraux pour diminuer le risque de transmission du VIH par une personne séropositive et le risque d'infection pour une personne séronégative. En d'autres termes, le traitement antirétroviral est une prévention efficace.
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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Safrikas
14/06/2014Merci