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Intéressé sinon préoccupé par ce qui se trouve dans mon assiette, j'ai évidemment été interpellé par l'avis rendu par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) concernant «les matériaux à risque chez les ovins et les caprins», lequel a eu pour conséquence de provoquer une mini-crise, après les critiques émises à son encontre par le président de la République. Aussi lorsque j'ai appris que la patron de l'AFSSA répondrait aux questions des journalistes sur une station de radio, j'ai pris soin de bien écouter les paroles de celui qui a aujourd'hui le pouvoir de dire ce que je peux ou non mettre dans mon assiette. Je dois dire que j'aurais préféré qu'il y eut en son temps un organisme qui contrôlât la nourriture donnée aux animaux. Parenthèse refermée. ,A la première question portant sur ledit avis, le responsable de l'AFSSA a répondu de façon très lapidaire en renvoyant les auditeurs sur le site de l'AFSSA sans en donner l'adresse - c'est pratique ! - pour qu'ils se fassent leur propre opinion. Evidemment, à 8 h 20 du matin, se connecter à Internet pour aller consulter un document officiel, alors que vous êtes encore un peu dans le gaz, ne suscite pas un enthousiasme débordant. Et puis, il faut aller travailler. Le site de l'AFSSA attendra... Cette petite mésaventure m'a rappelé que les organismes gouvernementaux français et étrangers étaient de plus en plus nombreux à s'implanter sur la Toile et à proposer des informations ou des rapports relevant de leurs attributions. Le seul problème, c'est qu'il n'est pas toujours facile de savoir à quelle adresse ils sont hébergés et, surtout, quelles sont les nouveautés proposées sur ces différents sites. Et à moins de passer des heures à les consulter les uns après les autres, vous passerez forcément à côté de quelque chose d'important, comme la mise en ligne des résultats du recensement de mars 1999 qui sont désormais disponibles sur le site de l'INSEE. Je me suis alors souvenu qu'il existait AdmiFrance, annuaire contenant les URL des sites officiels français. J'ai fini par retrouver son adresse et découvrir que le site avait été rebaptisé Service-Public. Plus qu'à un changement de nom, les responsables du site ont procédé à une refonte complète et intelligente de son contenu, ne se contentant plus d'indexer des adresses mais de fournir des liens en fonction de l'actualité des sites gouvernementaux. Le seul regret que l'on peut avoir, c'est que son existence demeure, semble-t-il, confidentielle, alors que, comme son nom l'indique, il s'agit-là d'un véritable service public. Au Royaume-Uni, le gouvernement Blair vient de lancer un site semblable qui se distingue de l'exemple français par l'accent mis sur les informations. Dirigée par un ancien journaliste, cette rubrique suscite déjà de nombreux commentaires négatifs, y compris au sein de l'administration britannique. On lui a d'ailleurs déjà donné un surnom, «Pravda.com», exprimant ainsi la crainte de le voir se transformer en un instrument de propagande travailliste, puisqu'il dépend directement du Premier ministre. UKOnline est le premier élément d'un vaste projet de gouvernement électronique. Bref, après avoir longtemps été à la traîne, les pouvoirs publics investissent le Net. Aux citoyens, désormais, de veiller à ce que l'usage qui en sera fait respecte le pluralisme.
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