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Un sérum lyonnais contre Ebola en septembre
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Fab'entech, jeune startup implantée à Lyon et utilisant une technologie issue de Sanofi Pasteur, développe un sérum pour protéger de façon immédiate les personnes ayant été en contact avec des malades infectés par Ebola.
Même si l'épidémie de fièvre Ebola, décimant plusieurs zones d'Afrique, semble être entrée dans une phase de reflux, cette maladie infectieuse, par sa gravité et sa mortalité, demeure une préoccupation majeure de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et toutes les solutions médicales pour endiguer ce fléau sont étudiées : des vaccins et des traitements antiviraux sont en essais cliniques. Le sérum mis au point par Fab’entech ouvre une troisième voie présentée comme complémentaire des deux autres mais ne pouvant pas se substituer au vaccin : celle de l'immunothérapie dite passive et destinée à protéger de façon immédiate, mais à durée déterminée, des personnes ayant été en contact avec des malades.
Fab'entech est une société de biopharmacie lyonnaise née en 2009 et issue de Sanofi Pasteur, la division vaccin de Sanofi. « Nous avons été contactés en août dernier par l'OMS et l'AME (Agence européenne du médicament) pour développer un produit pouvant être administré à l'homme. Pour répondre à cette demande nous avons modifié l'ordre de nos priorités », raconte Bertrand Lépine, président du directoire de Fab'entech et ancien cadre dirigeant de Sanofi Pasteur.
La technologie utilisée par cette biopharma, bénéficiant d'un contrat d'exploitation de licence passé avec Sanofi-Pasteur, assure une réponse rapide contre les maladies infectieuses dites émergentes. « En 9 ou 12 mois nous pouvons mettre au point un sérum spécifique et le mettre sur marché », précise le Docteur Lépine. Celui destiné à neutraliser le virus Ebola devrait être disponible en septembre après avoir franchi plusieurs étapes. Il a d'abord fallu identifier une protéine achetée à un laboratoire américain. Ensuite, Fab'entech a commencé, début janvier, à l'injecter chez des chevaux pour qu'ils produisent des anticorps. Une fois purifié, le plasma tiré des chevaux immunisés sera testé, dans le laboratoire P4, de Lyon, sur des singes.
Le premier lot - 10.000 doses - de ce sérum sera fabriqué par Sanofi Pasteur. Le relais sera pris par la propre unité de production (2000 à 3000 mètres carrés) de la jeune pousse, qui devrait être opérationnelle, fin 2016 à Gerland, dans le biodistrict, sur un terrain appartenant à la collectivité locale. Fab'entech deviendra alors autonome. La société qui compte aujourd'hui 20 collaborateurs, a démarré, il y a cinq ans, avec un produit ciblant la grippe aviaire H5N1, en collaboration avec une équipe singapourienne.
Parallèlement, les premiers essais à grande échelle de vaccins ont commencé au Liberia début février et deux vaccins expérimentaux, l'un fabriqué par la firme britannique GSK, l'autre par l'Agence de santé publique canadienne, sont actuellement testés dans ce petit pays d’Afrique. Selon les responsables de la campagne d'essai, ces produits se sont révélés efficaces chez les animaux et lors de tests humains à petite échelle conduits en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis. Ils contiendraient une petite quantité de la souche « Ebola Zaïre ».
Les participants sont tous des volontaires sains. Au total, les chercheurs espèrent inoculer 27 000 personnes de plus de 18 ans. Un succès ouvrirait la voie à la création d'un vaccin fiable contre le virus qui a fait près de 9 000 morts en Afrique de l'Ouest. Les premiers résultats des tests d'un antiviral japonais, le Favipiravir, conduits en Guinée sont par ailleurs attendus, dans quelques jours, fin février.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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