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La Serodolin, une nouvelle molécule identifiée pour le traitement de la douleur

Les récepteurs neuronaux présents à la surface (membrane) des neurones sont des protéines essentielles au système nerveux central. Véritables serrures du fonctionnement des neurones, leur ouverture ou stimulation par l’interaction avec un ligand spécifique, appelé neurotransmetteur, déclenche une série d’effets physiologiques.

Parmi les récepteurs neuronaux, ceux qui réagissent avec la sérotonine (5-HT) sont impliqués dans une grande variété de fonctions cérébrales comme le sommeil, la mémoire, l’appétit, l’humeur. Leur dysfonctionnement est à l’origine de nombreux troubles du système nerveux central. La sérotonine peut activer sept classes de récepteurs distincts, de 5-HT1 à 5-HT7, eux-mêmes divisés en sous-types. La synthèse de ligands spécifiques de ces récepteurs, molécules synthétiques capables d’inhiber (antagoniste) ou imiter (agoniste) l’action de la sérotonine, présente un énorme intérêt, tant pharmacologique que thérapeutique.

Le récepteur 5-HT7, qui appartient à la superfamille des récepteurs couplés aux protéines G, est le plus récent des récepteurs identifiés. Bien que les fonctions physiologiques du récepteur 5-HT7 ne soient pas totalement connues, il est devenu une cible prometteuse pour le traitement de nombreuses pathologies telles que les troubles de l’humeur, l’anxiété ou la schizophrénie et il intervient dans le circuit de la douleur. Si certains ligands antagonistes ont montré des effets bénéfiques pour le traitement des troubles mentaux et cognitifs, les agonistes, nécessaires à la prise en charge de la douleur sont peu spécifiques ou leur biodisponibilité est insuffisante.

Grâce à un vaste programme de synthèse de nouveaux ligands du récepteur R5-HT7, une équipe internationale, associant de chercheurs du CNRS, de l’Université Tokohu (Japon) et de l’Institut de Pharmacologie Krakow (Pologne), ont identifié une molécule qu’ils ont nommée la Serodolin et qui agit comme un agoniste biaisé. Par une approche multi-échelle basée sur des études moléculaires et cellulaires (BRET, Alphascreen), associées à des études biochimiques, immunohistochimiques et comportementales, les chercheurs ont pu montrer que la Serodolin induit l’activation du récepteur par un nouveau mécanisme.

De plus, ils ont montré le potentiel thérapeutique de la Serodolin avec une efficacité proche de la morphine dans plusieurs modèles précliniques. Ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives pour le traitement des douleurs nociceptives et une alternative aux traitements actuels.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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