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Se faire mal fait moins mal
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Selon une étude de l'Université de Pékin, une douleur que l'on s'inflige à soi-même est moins intense qu'une douleur imposée par autrui. Dans une expérience, des neurobiologistes ont demandé à des personnes de serrer dans le creux de leur main une poignée garnie de piquants. Ils ont évalué la douleur ressentie par ces personnes au moyen de questionnaires, constatant que la douleur éprouvée par ces sujets était moins forte que si quelqu'un d'autre appliquait la poignée sur la paume de leur main en exerçant la même pression.
En observant l'activité du cerveau de ces volontaires par une méthode d'imagerie cérébrale, les neurologues ont constaté que l'activation de certaines zones clés dans la perception de la douleur diminue lorsque les personnes s'auto-infligent la douleur. Ces centres de la douleur – nommés cortex cingulaire antérieur ou cortex somatosensoriel – seraient inhibés par les mouvements que font les sujets quand ils serrent la poignée.
Selon les auteurs de cette étude, nos mouvements réduisent automatiquement les perceptions sensorielles liées aux conséquences de ces mouvements. Par exemple, les mouvements de nos yeux lorsque nous déplaçons le regard entraînent une baisse de la perception visuelle au cours du mouvement, ce qui évite un effet de flouté comparable au mouvement d'une caméra qui change rapidement de direction. De même, les mouvements de notre bouche et de notre langue lorsque nous parlons diminuent la perception auditive de nos propres paroles, ce qui permet de mieux discerner celles des autres.
Enfin, le fait que la douleur diminue quand nous agissons aurait une valeur adaptative : dans les situations de combat ou de fuite, un animal ou un être humain peut subir des blessures, mais ces dernières ne doivent pas compromettre ses chances de survie : il ne faut pas qu'elles soient ressenties trop vivement. Ce phénomène expliquerait aussi pourquoi les enfants préfèrent retirer eux-mêmes une écharde, plutôt que de laisser un adulte le faire à leur place.
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