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Des scientifiques inversent la résistance aux médicaments dans le cancer de la prostate en ciblant les globules blancs

Une équipe internationale de recherche, associant l'ICR de Londres et l'IOR en Suisse, a montré qu'il est possible de supprimer la résistance aux médicaments dans le cancer de la prostate en ciblant certains globules blancs "détournés", les cellules myéloïdes immunosuppressives. Dans un premier essai clinique, les chercheurs ont montré que le blocage des messages que le cancer utilise pour détourner les globules blancs peut resensibiliser un sous-ensemble de cancers de la prostate avancés au traitement, en réduisant la taille des tumeurs ou en arrêtant leur croissance. Ces recherches représentent une avancée scientifique majeure après une décennie de travail pour comprendre comment les cellules myéloïdes alimentent la résistance aux traitements.

Les chercheurs ont testé sur 21 patients une combinaison de AZD5069, un médicament expérimental qui empêche le recrutement de cellules myéloïdes dans les tumeurs, et d’enzalutamide, une hormonothérapie couramment utilisée pour traiter le cancer de la prostate, chez des patients atteints d’une maladie avancée. Ce traitement a permis une réduction de plus de 30 % de la tumeur, ainsi qu'une diminution spectaculaire des taux circulants d’antigène prostatique spécifique (PSA), un marqueur sécrété par la prostate qui est souvent élevé par le cancer. Les taux sanguins de cellules myéloïdes ont également chuté chez les patients qui ont reçu un traitement, et les biopsies après le traitement ont également révélé moins de cellules myéloïdes dans leurs tumeurs.

Ces résultats s’appuient sur plus d’une décennie de travail mené par des équipes de l’ICR, du Royal Marsden et de l’IOR pour comprendre comment les cellules myéloïdes alimentent les cancers de la prostate. Cela a commencé par une observation surprenante que les patients atteints d’un cancer de la prostate agressif et résistant avaient des niveaux beaucoup plus élevés d’ARN myéloïde dans leur sang. Les recherches menées par cette équipe internationale ont depuis montré que les cellules myéloïdes à l’intérieur des tumeurs entrent dans un état de sommeil appelé "sénescence" et deviennent des "usines hormonales", produisant des signaux qui favorisent la croissance, la division et la survie des tumeurs. Ils envoient ensuite d’autres signaux à la moelle osseuse pour recruter d’autres cellules myéloïdes et entretenir ce cycle néfaste. Cette nouvelle étude est la première à prouver que le blocage de cette voie a une activité antitumorale chez les humains atteints d’un cancer de la prostate. Il s’agit d’un exemple de traitement qui fonctionne en perturbant l’écosystème du cancer.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ICR

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