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Schizophrénie : la piste de la génétique

Trois études publiées dans la revue scientifique Nature confirment le rôle majeur des anomalies génétiques dans cette maladie psychiatrique grave. Ainsi, selon ces travaux, il apparaît que plusieurs milliers de petites variations génétiques pourraient ensemble expliquer au moins un tiers des cas de schizophrénie.

Ces données confirment les enquêtes épidémiologiques qui montrent que, lorsqu'un vrai jumeau est atteint, son frère a plus de 50 % de risques de l'être à son tour, le risque étant bien plus faible pour les autres frères ou soeurs. La génétique n'explique pas tout : certains facteurs déclenchants, comme des infections, pourraient jouer un rôle de détonateur. Dans les années qui viennent, d'autres anomalies génétiques devraient être découvertes.

La schizophrénie est une maladie psychiatrique qui touche environ 1 % de la population. Elle se manifeste vers l'âge de 20-25 ans par des épisodes aigus de psychose, pouvant inclure hallucinations et délire, et divers symptômes chroniques, troubles affectifs, intellectuels et psychomoteurs. L'an dernier la même revue Nature dévoilait déjà plusieurs variations génétiques associées à la maladie, mais ne correspondant qu'à un nombre limité de cas.

La première étude, comparant les gènes de 3 000 malades à ceux d'autant de témoins en bonne santé, a permis d'identifier 30 000 variations génétique bien plus fréquentes chez les malades.

«Notre travail va tenter d'assembler ces connaissances dans un ensemble cohérent pour comprendre le modèle biologique conduisant à la schizophrénie», explique un des auteurs, le Dr Pamela Sklar (Harvard). Pour Shaun Purcell, du consortium international sur la schizophrénie (CIS/ISC) : «Individuellement, ces variations courantes n'entraînent pas de différences significatives, mais, cumulées, elles jouent un rôle majeur et comptent pour au moins un tiers - et probablement plus - du risque de développer la maladie.»

Une seconde enquête, exploitant des données concernant 8 014 cas et 19 090 personnes non atteintes, pointe une zone du chromosome 6 plus particulièrement mise en cause dans cette maladie et connue pour porter des gènes liés à l'immunité et aux infections. Cette association pourrait expliquer comment des facteurs environnementaux (comme des infections) affectent le risque de développer une schizophrénie. Plus de 450 variations sur la zone suspecte du chromosome 6 et une zone du chromosome 22 figurent parmi les sites génétiques montrant les plus fortes associations avec la schizophrénie.

Le consortium SGENE, dédié à la recherche génétique sur la schizophrénie, a également mis en lumière une association significative entre variations sur les chromosomes 11 et 18 qui pourrait contribuer à expliquer les déficits de concentration et de mémoire de la maladie.

LF

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