Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Neurosciences & Sciences cognitives
La schizophrénie liée à des altérations vasculaires dans le cerveau
- Tweeter
-
-
0 avis :
Des chercheurs de l'Université d'État à Campinas, de l’Institut D'Or de Pesquisa et Ensino et de l’Université fédérale de Rio de Janeiro ont fait une avancée : ils ont découvert un lien entre les astrocytes (cellules gliales du système nerveux central, NDLR) et la formation de vaisseaux sanguins dans le cerveau des schizophrènes.
Pour mieux comprendre les mécanismes de la schizophrénie, les chercheurs ont étudié le rôle des astrocytes dans le développement du trouble psychique. Ils ont pour cela réalisé des essais sur Membrane Chorioallantoïde de Poulet (CAM). « En termes simples, nous avons placé des astrocytes conditionnés contenant toutes les substances sécrétées par ces cellules dans la région vasculaire des œufs fécondés. Au fur et à mesure que les cellules vasculaires se multipliaient, il était possible de voir comment la formation des vaisseaux se déroulait puisque la vascularisation des œufs pouvait être induite ou inhibée par les substances sécrétées », a expliqué le Docteur Pablo Trindade.
L'équipe a remarqué que la réponse inflammatoire dans les astrocytes des schizophrènes était altérée et que les cellules sécrétaient des substances affectant la vascularisation. « Nous montrons que les astrocytes peuvent être impliqués dans une altération de l'épaisseur des vaisseaux sanguins dans le cerveau, qui à son tour peut être associée à une réduction du flux métabolique dans certaines régions du cerveau, facteur clé de la schizophrénie », a indiqué le chercheur Daniel Martins-de-Souza.
Les astrocytes sont connus pour réguler la réponse immunitaire dans le système nerveux central. « Il est donc possible qu'ils favorisent une vascularisation plus immature ou moins efficace. Nos astrocytes dérivés de patients ont sécrété plus d'interleukine-8 (IL-8) que les témoins. L'IL-8 est pro-inflammatoire et soupçonnée d'être le principal agent du dysfonctionnement vasculaire associé à la schizophrénie », a précisé le Docteur Pablo Trindade.
Selon les auteurs, les résultats mettent en lumière le rôle du développement neurologique dans la pathologie psychiatrique et montrent que les astrocytes sont importants en tant que médiateurs. « Les symptômes de la maladie se manifestent généralement au début de l'âge adulte, mais comme le montre notre étude, les cellules gliales de ces patients sont différentes dès le départ, ce qui affecte le développement neurologique du fœtus. La différenciation et la formation du cerveau sont toutes deux altérées. Il se peut donc qu'une vascularisation systématiquement altérée entraîne une malformation précoce du circuit cérébral, ce qui conduit à son tour à la schizophrénie plus tard », a indiqué Juliana Minardi Nascimento, première auteure de l’étude. « Nos résultats mettent en évidence le rôle des astrocytes en tant qu'élément central de la maladie et suggèrent qu'ils pourraient ainsi être une cible pour de nouvelles thérapies », conclut Daniel Martins-de-Souza.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Découverte d'un régulateur cérébral impliqué dans des maladies psychiatriques
La complexité du fonctionnement du cerveau révèle bien des surprises. Alors qu’il était communément admis que dans l’activité cérébrale, des familles de récepteurs synaptiques (situés à l’extrémité ...
Dépression : un dysfonctionnement de l’amygdale serait impliqué
Entre 15 et 20 % de la population traverse, à un moment ou un autre de sa vie, un épisode dépressif, à savoir « un état de profonde détresse qui dure ». Cependant, 30 % des patients souffrant de ...
Le mécanisme cérébral de la dépression mieux compris
Des chercheurs ont découvert qu’un réseau cérébral – impliqué dans le système de récompense et de l’attention portée aux stimuli – est nettement plus important chez les personnes souffrant de ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
- Partager :