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Schizophrénie et polyarthrite rhumatoïde : une troublante symétrie immunitaire...

En apparence, la schizophrénie, trouble psychiatrique d’origine inconnue et la polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune des articulations, n’ont pas de points communs évidents et pourtant… En menant cette analyse des variantes génétiques impliquées dans la schizophrénie et la polyarthrite rhumatoïde à partir de données génomiques sur les 2 maladies, l’équipe de l’Université de Pittsburg confirme une relation inverse dans la prévalence et le risque de ces 2 troubles, une relation déjà suggérée par de précédentes études épidémiologiques. Mais cette fois les chercheurs sont allés plus loin et ont identifié le rôle de variantes génétiques spécifiques aux effets opposés sur le risque de schizophrénie et de polyarthrite rhumatoïde.

Les chercheurs ont d’abord analysé 2 grandes bases de données de variantes génétiques significativement associées à la schizophrénie ou la polyarthrite rhumatoïde. Ils ont pu identifier ainsi 18 variants, également connus sous le nom de polymorphisme d’un seul nucléotide (SNPs) situés dans la région du génome qui héberge des gènes associés à la fonction immunitaire. Ces variantes semblent conférer un risque différent pour la schizophrénie ou la polyarthrite rhumatoïde.

Ces SNPs étant situés près de 8 gènes connus dans cette région du génome, les auteurs suggèrent que ces gènes pourraient être impliqués dans le développement de la schizophrénie et de la polyarthrite rhumatoïde. De plus, les protéines codées par 2 des 8 gènes, HLA-B et HLA-C, sont présentes dans le cerveau et les cellules immunitaires. L’analyse des protéines qui interagissent avec ces 8 gènes permet ensuite d’identifier plus de 25 voies de signalisation faisant intervenir des protéines communes à la polyarthrite rhumatoïde et la schizophrénie. Plusieurs de ces voies s’avèrent associées à la fonction du système immunitaire et à l’inflammation.

L’hypothèse d’une dysfonction immunitaire à l’origine de la schizophrénie : ces résultats soutiennent ainsi les associations du gène HLA et de la fonction immunitaire avec la schizophrénie et la polyarthrite rhumatoïde et suggèrent qu’une dysfonction du système immunitaire pourrait jouer un rôle dans le développement de la schizophrénie. Selon les auteurs, il existe donc bien une relation et des racines communes aux 2 maladies. On retiendra surtout l’hypothèse d’une dysfonction immunitaire à l’origine de la schizophrénie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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