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Le sang fluidifié par un champ magnétique
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Vous n'avez pas le sang assez vif ? Prenez donc un petit coup de champ magnétique ! C'est le conseil que pourraient vous donner Rongjia Tao, physicien à l'Université Temple, aux États-Unis, et son collègue Ke Huang, de l'Université de Chicago. Ils ont en effet montré qu'une impulsion de champ magnétique intense est capable de diminuer notablement la viscosité du sang pendant quelques heures.
La viscosité du sang est un paramètre important dans les maladies cardiovasculaires. Quand elle est trop élevée, en raison par exemple d'une concentration trop importante de globules rouges, le sang peut endommager les parois des vaisseaux où il circule et ainsi augmenter le risque d'accident cardiaque. La prise d'aspirine ou d'autres médicaments analogues est la seule méthode disponible pour fluidifier le sang, mais ces substances ont des effets secondaires indésirables. D'où l'intérêt des travaux des deux chercheurs américains.
Les expériences de R. Tao et K. Huang ont montré qu'en appliquant pendant environ une minute un champ magnétique parallèle à la direction de l'écoulement sanguin et d'intensité égale à 1,3 tesla, on diminue la viscosité sanguine de 20 à 30 pour cent. La viscosité remonte ensuite lentement et retrouve sa valeur initiale au bout de deux ou trois heures.
Par quel mécanisme la viscosité est-elle réduite ? L'application d'un champ magnétique intense a pour effet de polariser magnétiquement les globules rouges : chaque globule, qui a grossièrement la forme d'un disque, acquiert grâce au fer qu'il contient un dipôle magnétique dirigé selon l'un de ses diamètres, c'est-à-dire perpendiculairement à l'axe de symétrie du globule. Les forces d'interaction entre dipôles tendent alors à les regrouper en petites chaînes de quelques globules accolés par leurs bords.
Ce regroupement a pour conséquence trois effets physiques connus pour diminuer la viscosité. Les deux premiers sont l'augmentation de la taille moyenne des particules en suspension et un élargissement de la gamme de tailles de ces particules (on retrouve des chapelets de deux, trois, quatre, etc. globules). Le troisième est le fait que les chaînes de globules soient alignées dans la direction de l'écoulement, ce qui réduit la friction, donc la viscosité dans cette direction.
La méthode semble intéressante : l'application du champ peut être répétée à volonté, et la fonction des globules rouges n'est pas perturbée puisque leur surface reste presque entièrement libre. R. Tao et K. Huang pensent ainsi qu'à l'aide d'impulsions magnétiques d'intensité et de durée appropriées, la viscosité sanguine pourrait être contrôlée et maintenue dans la gamme de valeurs souhaitée.
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- Publié dans : Médecine
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