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Des robots-infirmiers pour soigner les soldats
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Le Pentagone a débloqué lundi 12 millions de dollars pour mettre au point des robots capables d'opérer les soldats blessés en plein champ de bataille. «Le principal défi est d'apporter des soins médicaux de haute qualité aussi près que possible sur le terrain, au plus près des soldats», explique John Bashkin, un des responsables du laboratoire SRI International, un institut de recherches à but non lucratif qui travaille souvent avec le département américain de la Défense. «Pour le moment, les ressources sont limitées à ce qu'un médecin (militaire) peut emmener avec lui», ajoute-t-il. Les chercheurs de SRI soulignent qu'il faudra attendre une dizaine d'années au moins avant de voir apparaître ce type de robots sur un terrain d'opération militaire. Ils seront commandés, en temps réel et à distance, au moyen d'une liaison sans fil. Le système devra être fiable, pour transmettre sans erreur aux bras articulés les instructions des chirurgiens, et solide pour fonctionner sous les tirs.
Les techniques utilisées existent déjà en partie et sont mises en oeuvre dans divers hôpitaux de par le monde. Les objectifs du projet initial sont en outre modestes : les chercheurs espèrent démontrer qu'un chirurgien peut, à distance, suturer deux vaisseaux sanguins d'un porc... Les premières recherches de SRI sur cette «téléchirurgie», sous les auspices du département américain de la Défense, remontent aux années 80. Le robot issu de ces travaux, nommé Système chirurgical de Vinci, s'est révélé trop volumineux et trop dépendant des humains pour être opérationnel sur le terrain. La Food and Drug Administration américaine l'a cependant autorisé pour un usage civil. Les machines, d'un coût unitaire de 1,3 million de dollar, sont aujourd'hui en service dans quelque 300 hôpitaux du monde entier, pour le traitement chirurgical des cancers de la prostate ou remplacer des valves cardiaques défectueuses.
Assis à une console située à quelques dizaines de centimètres du patient, les chirurgiens reçoivent des images des organes en trois dimensions, transmises par une caméra spéciale placée à l'extrémité d'un des bras du robot. D'autres bras, guidés par les chirurgiens, permettent d'opérer le patient avec précision. Les recherches des spécialistes de SRI vont d'abord consister, au cours des deux prochaines années, à modifier le système pour qu'un seul praticien puisse faire fonctionner le robot -ce qui suppose déjà de surmonter divers obstacles techniques. Aujourd'hui, du personnel est nécessaire pour changer les équipements montés au bout des bras articulés, par exemple un scalpel ou des agrafes à suturer. Tout cela devra être automatisé pour une utilisation sur un champ de bataille. La «téléchirurgie» s'inscrit dans le cadre d'une série de recherches lancées par le Pentagone, qui cherche à réduire au maximum l'exposition de ses soldats sur le terrain. Le département de la Défense a ainsi dépensé trois milliards de dollars entre 1991 et 1999 pour la mise au point de drones, avions de surveillance sans pilote. Dix milliards de dollars supplémentaires sont prévus d'ici 2010. A l'horizon 2015, un tiers des véhicules terrestres du Pentagone ne devrait plus comporter d'équipage.
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