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Des robots-guerriers en 2025

La Mule pèse 2 tonnes. Elle a la taille d'une camionnette, mais sa carrosserie arrondie et moulée d'un seul bloc lui donne l'air d'un jouet. Grâce à ses six énormes roues indépendantes, elle peut circuler sur n'importe quel terrain, franchir un bourbier et même grimper un escalier. Lorsqu'il faut aller vite, elle actionne son moteur diesel. S'il vaut mieux avancer lentement et en silence, c'est le moteur électrique qui prend le relais.

Elle n'a ni porte ni fenêtre, car personne ne monte à son bord : la Mule est le premier véhicule robotique au service de l'armée américaine, capable de se déplacer toute seule, sans pilote ni télécommande. Elle est surmontée d'une grosse tête ronde translucide, fixée à un bras rétractable et bourrée de caméras, de micros, de capteurs, de radars, de sonars et de lasers. Elle peut voir et entendre tout ce qui se passe autour d'elle, de jour comme de nuit. Elle détecte les mouvements et les sources de chaleur, calcule la distance la séparant d'un objet fixe ou mobile.

Grâce à ce flux continu de données, son ordinateur de bord dessine en temps réel une carte dynamique de son environnement, puis définit un itinéraire praticable. La Mule est "intelligente".

Sa première mission sera d'accompagner les fantassins en opérations et de porter leurs paquetages - d'où son nom. Plus exactement, elle suivra un mini-émetteur logé dans la veste de l'un des soldats de son unité. Equipée d'une benne, elle pourra transporter des centaines de kilos d'armes, de vivres et de matériel. Les GI qui doivent parfois porter sur leur dos plus de 40 kg d'équipement seront ainsi plus agiles. Elle servira également de groupe électrogène, de purificateur d'eau et de détecteur de mines ou d'armes chimiques et bactériologiques.

Attention, la Mule n'est pas encore au point. Mais au printemps 2005, le Laboratoire de recherche de l'armée américaine (USARL), installé près de Washington, a annoncé que ses tests réalisés sur un circuit accidenté avaient été très encourageants. La décision a été prise de lancer la fabrication de plusieurs modèles, ainsi que d'une gamme étendue de véhicules robotiques dont le nom de code générique est simplement UGV pour "Unmanned Ground Vehicles" (véhicules terrestres sans pilote).

La production en série pourrait commencer dès 2012, pour un déploiement sur le terrain à partir de 2014. Le Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), l'agence de recherche scientifique du Pentagone, a confié les différentes parties du programme à plusieurs consortiums, réunissant des laboratoires publics, des universités, des grands fabricants d'armements et des petites start-up d'informatique et de robotique.

L'arrivée de ces UGV pleinement "autonomes", vers 2020, va d'abord bouleverser les règles de surveillance et de reconnaissance des zones de combat. Grâce à ses batteries de capteurs, un robot patrouillant inlassablement autour d'une zone sera plus efficace que toute une armée de sentinelles. Aucun bruit, aucun mouvement, aucun dégagement de chaleur, même infime, ne lui échappera. De même, un robot envoyé en éclaireur en territoire hostile pourra collecter en quelques minutes des masses gigantesques d'informations sur les positions ennemies et les transmettre en direct à sa base arrière.

A partir de 2025 ou 2030, l'armée américaine espère posséder, en sus des UGV autonomes, de véritables robots guerriers capables de prendre part aux combats. Il s'agira d'une gamme de blindés rapides de 2 à 10 tonnes. Il est déjà prévu de les équiper de fusils à longue portée, de mitrailleuses, de lance-grenades et de missiles à guidage électronique. Ils ne seront pas programmés pour une mission précise. Ils devront être capables de patrouiller dans une zone hostile et d'analyser des situations complexes.

LM

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