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Des robots doués d'émotions
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L'objet ressemble au résultat de l'improbable croisement entre un ours et un éléphant : une grosse peluche de 60 cm de haut, avec deux yeux expressifs, une trompe et deux bras. Appelé "Probo", l'animal est pourtant très éloigné des traditionnels ours en peluche et autres "poupées qui parlent". Développé à l'Université Vrije de Bruxelles, en Belgique, il s'inscrit dans une démarche ambitieuse : incorporer des procédés d'intelligence artificielle sophistiqués dans des objets destinés aux enfants.
« Probo est plus qu'un jouet, c'est une créature vivante et affectueuse, dotée de sa propre personnalité », expliquent les chercheurs qui travaillent à sa mise au point.
De fait, l'appareil comportera divers mécanismes : des capteurs, plusieurs moteurs rendant mobiles la tête, les yeux et les bras de la créature mais aussi, et surtout, une intelligence logicielle destinée à gérer des interactions avancées. « Le robot sera d'une part capable de reconnaître les émotions exprimées par les enfants, et exprimera d'autre part ses propres émotions, à l'aide d'expressions faciales, de gestes et de sa voix », résument les universitaires.
La fabrication du prototype s'inscrit d'ailleurs dans le cadre d'un vaste programme interdisciplinaire, le "Projet Anty", qui fait intervenir des roboticiens, des spécialistes du langage, des pédiatres et des psychologues, et dont « l'objectif est de rendre l'hôpital plus convivial pour les enfants », en s'appuyant, notamment, sur Probo, « un camarade de jeu qui brisera l'isolement des enfants atteints d'une longue maladie ou d'une affection contagieuse. »
Probo, qui devrait être finalisé en 2008, est sans doute représentatif d'une nouvelle génération d'appareils robotiques domestiques. Parfois appelés "emobots", ils sont capables d'entrer en empathie avec les membres de la famille, enfants ou adultes. Si de nombreuses recherches ont porté sur ce sujet par le passé, notamment au Japon et aux États-Unis, il semble que les technologies mises en oeuvre sont suffisamment matures pour envisager la généralisation de produits destinés à un usage domestique.
Sur la voie tracée par les robots-chiens Aibo de Sony et les peluches Furby de Hasbro, la société américaine Ugobe poursuit par exemple la mise au point de "nouvelles formes de vie artificielle".
Son premier produit, un dinosaure robotique surnommé "Pleo", peut se déplacer de façon autonome, réagir à son environnement et exprimer de multiples émotions. Le robot devrait être commercialisé cet été, et rendra sans doute encore un peu plus floue la frontière entre jouet, compagnon de jeu et créature artificielle. Expliquant qu'il serait « comblé au-delà de toutes ses espérances », si Pleo était utilisé « pour aider les personnes âgées ou handicapées et les enfants hospitalisés », Caleb Chung, inventeur du robot et auparavant à l'origine de Furby, rappelait début mars que son but « a toujours été de faire accepter Pleo comme un nouveau membre de la famille. »
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- Publié dans : Nanomatériaux
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