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Des robots autonomes...et carnivores
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Un soir, au coucher du soleil, un cultivateur se promène tranquillement dans son champ de salades. Soudain, il perçoit au loin d'étranges bruits métalliques. En tendant l'oreille, il identifie le bourdonnement d'un, deux, trois, cinq moteurs. Pas de doute, l'armée des slugbots est en route. Petits véhicules tout-terrain à quatre roues, les robots progressent entre les plantations, brandissant un bras articulé d'un mètre cinquante de long, dotés dune pince redoutable et d'une caméra à l'affût. L'heure de la chasse a sonné, une chasse à la limace (en anglais, slug). Les engins traquent les gastéropodes, nuisibles aux cultures, mieux qu'un pesticide. Une fois la limace repérée, le robot s'en approche, le bras fond sur la proie, la saisit et la dépose dans un réservoir. Là, stupeur. Dans les entrailles de métal, la bestiole est broyée, digérée puis transformée en énergie utilisable par le robot pour continuer à avancer. Une révolution ! Cette expérience unique qui inaugure l'ère de nouveaux engins prédateurs, autonomes et indépendants, a été conçue dans le laboratoire Intelligent Autonomous Systems de Bristol (Grande-Bretagne) qui, exceptionnellement, nous a ouvert ses portes. « Le but de notre recherche est d'obtenir un système capable de survivre seul dans la nature comme un animal, explique Chris Melhuish, chercheur du laboratoire. Mis à part les missiles ou les satellites, la plupart des systèmes mobiles ne sont pas réellement autonomes aujourd'hui puisqu'ils nécessitent toujours d'être rechargés en énergie et en informations à un moment donné. Notre nouveau robot doit trouver son énergie dans l'environnement, agir et interagir avec lui et prendre des décisions sans que personne n'intervienne. Une fois attrapé, le mollusque doit être digéré. « Le principe est de transformer la matière organique en électricité en utilisant un biogaz, issu de la fermentation de la chair, qui va alimenter une pile », résume Ian Kelly. C'est la deuxième phase délicate du système. Le gastéropode doit être haché par les dents d'un broyeur puis décomposé dans un « estomac » qui n'est autre qu'une cuve contenant des bactéries. La digestion enzymatique très longue produit du méthane qui, transformé en hydrogène par une opération appelée reformage, va alimenter une pile à combustible.
Sciences&Avenir : http://www.sciencesetavenir.com/techno/page102.html
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