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Un robot autonome pour combattre les parasites dans les cultures de fraises

Connaissez-vous l'oïdium du fraisier, plus souvent appelé le “blanc du fraisier” ? Il s'agit d'une maladie causée par un champignon, qui s'attaque également à d'autres cultures, comme celles du framboisier ou du houblon par exemple, dont il est difficile de se débarrasser. « L'oïdium est un champignon dont les spores se libèrent dans l'atmosphère, qui se repose ensuite sur la plante, pour rendre malade le fruit », explique Xavier Mas, le président de l'association nationale des producteurs de fraises de France. Chaque année, le champignon peut faire perdre entre 10 et 20 % d'une production de fruits, non commercialisables. « Sur un hectare de fraises, les pertes peuvent aller de cinq à dix tonnes de fraises », ajoute-t-il.

Pour lutter contre ce champignon, il n'existe pas mille solutions. D’autant plus que ce dernier s'attaque avant tout aux variétés plus fragiles comme la gariguette. Une lutte chimique, à base de soufre notamment, est déjà mise en place contre le parasite. Mais à elle seule, elle ne permet pas de sauver autant de plants de fraisiers qu'espérés par les producteurs. Raison pour laquelle certains d'entre eux, comme la famille Mas, font appel à un nouveau robot à UV. Celui-ci n'est pas destiné à vous rendre plus bronzés cet été, mais bel et bien : « à détruire les spores relâchées dans l'air par l'oïdium, car ces rayons UV sont quelque peu différents de ceux du soleil ».

De prime abord, on pourrait croire à un droïde sorti tout droit d'un film de Starwars, de par sa taille, et les lumières UV qu'il renvoie. Mais si on l'observe avec plus d'attention, il s'agit en fait d'un grand panneau lumineux fixé sur une base assez volumineuse à roulettes, qui projette des lumières UV de part et d'autre de la machine. De quoi traiter un maximum de plans en même temps. Concrètement, l'expérimentation a lieu tous les trois jours dans une serre à la tombée de la nuit depuis le mois de décembre 2024. Luc Mas, le fils de Xavier, producteur de fraises lui aussi, règle tout depuis son téléphone.

Il dirige le robot de rangée en rangée, de chaque côté des plantations de gariguettes, afin que toutes soient balayées par les fameux rayons UV. Le robot avance à 5 km par heure et traite donc facilement les 20 km de serre en une nuit. Les premières observations démontrent qu'il permettrait de diviser par trois l'utilisation de molécules chimiques, reste à voir sur le long terme si les résultats sont les mêmes. Les plans de garriguettes en fleurs sont traités aux UV dans cette exploitation pour éviter le développement de champignons.

Le test avec ce même robot est actuellement effectué sur trois exploitations en France dont celles des Mas. Un premier bilan sera effectué fin juin d'après le producteur : « concernant l'efficacité réelle et la fiabilité de la technique, et notamment sur la durabilité du système. On sort d'un système de protection des cultures traditionnelles, où le problème avait pour solution une ou plusieurs molécules chimiques », estime Xavier Mas. « Demain, nous aurons peut-être besoin de technologies en plus, des traitements pour avoir des résultats optimaux et ce robot à UV en fera peut-être partie des solutions », envisage le producteur fruitier.

FR3 du 04.03.2025 : https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/lot-et-garonne/agen/un-robot-autonome-pour-combattre-les-parasites-dans-les-cultures-de-fraises-3112633.html

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