Recherche
- Recherche & Innovation, Technologies, Transports
- Transports urbains
Edito : La révolution des déplacements urbains propres, autonomes et intelligents !
- Tweeter
-
-
1 avis :
D'ici 2050, 68% de la population mondiale vivra dans des villes contre 55% aujourd'hui, selon une étude de l'ONU qui précise qu’ 2030, sur les 8,5 milliards de personnes que comptera notre Terre, près de 5 milliards vivront dans des zones urbaines. L’ONU souligne que d'ici 2030, la planète comptera 43 villes géantes avec plus de 10 millions d'habitants chacune.
L'Amérique latine est le continent le plus urbanisé au monde. Elle présente un taux d'urbanisation de 80%, suivie de peu par l’Europe, avec 77% de citadins. Au total, La population dans les villes aura été multipliée par six depuis 1950, passant de 751 millions de personnes en 1950 à 4,2 milliards en 2018. Aujourd’hui, l'Asie accueille 54% des citadins du monde, suivie par l'Europe et l'Afrique avec 13% chacune. D'ici 2050, l'Inde aura 416 millions de citadins de plus, la Chine 255 millions et le Nigeria 189 millions.
Depuis 1950, la production annuelle de voitures a été multipliée par dix dans le monde et le parc automobile mondial a suivi le même rythme, passant de 90 millions à 1,2 milliard de voitures. Il est frappant de constater qu’il y a encore moins de dix ans, toutes les prévisions tablaient sur une augmentation considérable du parc automobile mondial, qui devait atteindre plus de 2,5 milliards de véhicules en 2050. Mais en moins d’une décennie, les évolutions technologiques majeures sont venues remettre en cause ces prévisions, qu’il s’agisse de la montée en puissance de l’autopartage, du développement des voitures électriques et hybrides, et bien sûr de l’arrivée dorénavant proche des véhicules autonomes.
A cet égard, l’étude publié début 2018 par le réputé cabinet britannique PricewaterhouseCoopers (PwC) est édifiante : elle prévoit que le nombre de voitures en circulation en Europe et aux Etats-Unis pourrait chuter de 138 millions d’unités — sur un total de 550 millions — d’ici à 2030. En Europe, ce nombre passerait ainsi de 280 à 200 millions, et aux Etats-Unis, il passerait de 270 à 212 millions outre-Atlantique. Selon ce cabinet le développement rapide des différents formes d’utilisation partagée de véhicules fera qu’un 1 km parcouru sur 3 sera partagé en 2030 aux Etats-Unis et en Europe (Voir PWC).
Toujours selon cette étude Autre point marquant : 40 % des kilomètres effectués en voitures en 2030 se feront avec des véhicules autonomes, et 55 % des nouveaux véhicules seront électriques. Comme le souligne cette étude, dans une dizaine d’années, les deux principales règles qui prévalent depuis la naissance de l’automobile, à savoir d’une part que la majorité des automobilistes sont propriétaires de leur voiture, et d’autre part qu’ils doivent se trouver derrière le volant pour la conduire, auront en partie disparu.
Quant à la voiture à moteur thermique que nous connaissons depuis la fin du XIXème siècle, elle est, elle aussi irrémédiablement condamnée. Selon le scénario « New Policies » de l'AIE basé sur les politiques actuelles ou annoncées, le parc mondial de voitures électriques pourrait avoisiner 125 millions d’unités en 2030 (et jusqu’à 220 millions dans le scénario « EV30@30 » visant à porter à 30% la part de marché de la mobilité électrique au niveau mondial).
Mais si la voiture va devenir propre d’ici les vingt prochaines années, elle va aussi devenir largement autonome : le cabinet Navigant Research, spécialiste des technologies propres sur les marchés mondiaux, prévoit ainsi que les ventes de véhicules sans conducteur atteindront 95,4 millions d'unités par an en 2035, ce qui représentera environ 75% de l'ensemble des ventes de véhicules légers.
Cette révolution des véhicules propres, autonomes, connectés et intelligents va également bouleverser nos modes de déplacements et définitivement brouiller les frontières entre transports publics et privés, comme le montrent de nombreuses expérimentations en cours.
Les campagnes, contrairement à beaucoup d’idées reçues, n’échapperont pas à cette mutation majeure. C’est ce que montre une expérimentation qui va débuter en Indre, en plein coeur de la Brenne. Dans ce territoire très rural les trois-quarts des habitants, comme le confirme une enquête récente, n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture tous les jours. En outre les personnes âgées qui doivent sortir de leur village ont peu de solutions pratiques de déplacements à leur disposition.
Pour améliorer cette situation, deux navettes électriques autonomes – 5 passagers par navette – tourneront en boucle, 8 fois dans la journée entre plusieurs villages sur une distance de 22,3 km. Les habitants qui n’ont pas le permis (ou pas de voiture) pourront ainsi retrouver de la mobilité.
A Vauvert, dans la « petite Camargue (Gard), les habitant vont bientôt pouvoir utiliser la navette urbaine Vauveo. D’une contenance de vingt-trois places, dont quinze assises, cette navette sera équipée de deux caméras à l’intérieur. Elle effectuera des transports à la demande les après-midi, sur simple appel téléphonique.
Depuis le fin 2018, une navette autonome Keolis circule depuis ce vendredi après-midi, dans le centre-ville de Nevers, cohabitant ainsi avec les piétons, cyclistes et autres voitures. Ce type de véhicule sans conducteur a déjà été testé dans d'autres villes de France mais jamais en coeur de ville, dans un flux de circulation classique. Du mardi au samedi, de 13 h 30 à 18 h 30, la Cours'inov circule en Centre-Ville, sur un parcours d'un kilomètre environ. Cette navette entièrement électrique de 14 places fonctionne sans chauffeur mais un opérateur de Keolis est présent pour assurer la sécurité. Grâce à un système de capteurs, caméras et GPS, cette navette peut évoluer seule dans un milieu urbain dense et s'arrête en cas d’obstacles.
En Ile-de-France, la RATP multiplie depuis trois ans les expérimentations de navettes urbaines autonomes. En 2017, entre les gares de Lyon et d’Austerlitz, plus de 30 000 voyageurs ont été transportés à l’aide d’une navette autonome. Depuis plus d’un an, en partenariat avec la Ville de Paris et Ile-de-France Mobilités, la RATP dessert aussi le bois de Vincennes, avec une navette qui prend les gens au métro et les emmène à l’endroit qu’ils souhaitent dans le bois. Ce service a beaucoup de succès et a déjà été utilisé par près de 40 000 personnes.
Mais la RATP va franchir une nouvelle étape décisive, avec la mise en service d’autobus autonomes avant la fin de l’année. Ligne concernée : la n°393, qui relie Thiais à Sucy-Bonneuil, dans le Val-de-Marne. Le premier bus autonome sur cette ligne 393, choisi parmi une quinzaine de candidats du monde entier, commencera à être testé en fin de cette année. Il sera mis en test sur la ligne avec un machiniste à bord, qui devra appuyer sur le bouton du mode automatique sur certaines parties du trajet.
La RATP est persuadée qu’elle doit proposer de nouveaux services personnalisés pour les voyageurs, au fameux dernier kilomètre, ou à la desserte des zones peu denses et périurbaines, de sorte à créer de nouvelles offres là où il n’y en n’a pas ou de compléter celles qui existent. Pour autant, la régie affirme sa volonté de conserver un conducteur, dont la mission pourra évoluer vers le conseil et l’écoute des passagers.
Aujourd’hui, la RATP constate qu’elle est en mesure d’offrir un transport public efficace lorsqu’il y a une forte densité de voyageurs. Mais en zones peu denses ou périurbaines, elle ne parvient pas à proposer une offre de transports assez attractive et à rentabiliser ses lignes. L’autonomie doit donc permettre de coupler la logique de transport à la demande et celle de transport hyper-personnalisé, pour offrir du transport là où il n’y en n’a pas et à des prix beaucoup plus abordables.
A Lille, depuis le début de l’année, la desserte en transport en commun du campus de l’université de Lille 1, à Villeneuve d’Ascq, s’effectue grâce à un service de navettes électriques, sur un trajet prédéfini. C’est le constructeur français Navya qui a été retenu pour fournir les deux navettes autonomes. Chaque navette peut accueillir quinze personnes et ne nécessite aucune infrastructure particulière pour évoluer.
A Amiens, depuis deux mois, Keolis exploite pour le compte d’Amiens Métropole, 43 bus tout électriques. Première en Europe, ces véhicules électriques circulent sur trois des quatre nouvelles lignes de Bus à Haut Niveau de Services (BHNS) baptisées Nemo en hommage au capitaine de « Vingt mille lieues sous les mers » de Jules Verne, natif d’Amiens. Grâce à ce nouveau réseau, Amiens Métropole et Keolis prévoient une hausse de fréquentation de 28% en cinq ans du réseau de transport en commun amiénois (Ametis). Ces bus construits par le fabricant espagnol Irizar sont équipés d’un nouveau système de recharge rapide qui leur permet de retrouver 40 km d’autonomie en moins de 5 minutes de charge. Quant à la recharge complète, qui demande quatre heures, elle s’effectue la nuit au dépôt. Dotés de 151 places, ces bus sont propres, confortables et silencieux.
En région lyonnaise, deux navettes Navly sont opérationnelles depuis quelques jours entre le Parc OL et la station de tramway Décines Grand Large. Elles peuvent se déplacer à la vitesse maximale de 18 km/h, dans des conditions réelles de circulation urbaine. Ces navettes circulent tous les quart d'heure, sur 1,3 kilomètre, soit 15 minutes de parcours, du lundi au samedi entre 8h30 et 19h30. Elles seront gratuites durant tout le temps de l'expérimentation qui s'inscrit dans le cadre du projet européen AVENUE.
Ces navettes autonomes devraient à terme faire partie de la palette de modes de transports en commun à Lyon. "L'enjeu : desservir le dernier kilomètre et à terme pouvoir offrir un transport à la demande, sans compter la préservation de l'environnement puisque ces navettes sont électriques", souligne Fouziya Bouzerda, responsable du projet.
Partout dans le monde, les transports urbains connaissent une véritable révolution, avec l’arrivée de navettes modulables et propres, à haut niveau d’autonomie. En Chine, un nouveau concept de transport qui n’a pas fini de faire parler de lui est actuellement en cours d’expérimentation à Harbin, dans le nord-est du pays, où les températures descendent souvent en dessous de -20°C l’hiver. Baptisé « Rail Rapid Transita (ART). Ce mode de transport est un hybride sophistiqué de bus et de tramway, équipé de roues en caoutchouc et capable de circuler dans les rues sans conducteur, de façon autonome. Avec son système de guidage optique autonome, ses bogies de type train à double essieu, son circuit hydraulique et ses pneumatiques spéciaux, ce véhicule hybride combine de manière innovante les avantages du tramway léger sur rail à ceux des véhicules routiers autonomes. Long de 35 mètres, l'ART peut transporter 300 passagers à une vitesse de 70 km/h. Son guidage optique, qui fait appel aux technologies GPS et Lidar, lui permet de se déplacer au millimètre près le long d'un marquage au sol invisible.
Pour sa propulsion, l’ART utilise de puissantes batteries en lithium-titanate, d’une autonomie de 40 kilomètres, qui se rechargent rapidement : 30 secondes de charge suffisent à retrouver 5 kilomètres d’autonomie et dix minutes, à récupérer 25 kilomètres. L’un des avantages décisifs de l’ART sur tous ses concurrents, c’est qu’il peut être déployé en quelques semaines dans une ville, sans infrastructures nouvelles. Autre avantage majeur, l’installation d’un ART urbain revient en moyenne à 6 millions du km, contre 24 millions d'euros pour un tramway en France, de quoi faire réfléchir les élus locaux, alors que certaines métropoles, comme Lyon, envisagent de nouvelle lignes de métro dont les délais de réalisation sont d’au moins 15 ans, pour un coût pharaonique qui dépasse les 100 millions d’euros du km… Gageons également que la Chine n’a pas seulement développé son ART pour répondre à ses besoins intérieurs et que ce remarquable mode de transport urbain pourrait rapidement devenir un concurrent redouble pour les grandes sociétés européennes et nationales du secteur des transports urbains.
Pourtant, face au géant chinois, la France ne manque pas d’atouts. A l'occasion du symposium des véhicules intelligents qui a eu lieu le 12 juin dernier à Versailles, plusieurs équipes de recherche françaises ont présenté de remarquables innovations qui vont dans le même sens que ce concept d’ART et pourraient bouleverser rapidement les déplacements urbains, à condition qu’elles puissent rapidement passer du laboratoire aux systèmes commercialisés. Ces avancées concernent notamment de nouveaux systèmes de guidage novateurs pour les navettes autonomes. Ces nouveaux systèmes de navigation utilisent toutes les ressources de l’IA et peuvent gérer des problèmes complexes, comme le contournement et de dépassement de véhicules en circulation. Autre innovation présentée par l’IRSTEA lors de ce salon, un système de guidage par radar capable de repérer son chemin tout seul, quelles que soient les conditions météorologiques, sans GPS ni laser.
Autre révolution très attendue, celle de la généralisation des plates-formes multimodales numériques qui regroupent l’ensemble des offres de mobilité, les fameuse « MaaS » (Mobility as a Service). La loi d’orientation des mobilités (LOM), en cours d’adoption prévoit d‘ouvrir les services de vente des sociétés de transport, ce qui devrait permettre à chacun de pouvoir visualiser sur son smartphone ou son ordinateur, à l’aide d’une seule application, l’ensembles de l’offre de transport correspondant à sa demande spécifique de déplacement. On comprend mieux l’intérêt d’un tel service quand on sait que le nombre de seniors de plus de 75 ans va augmenter de 40% d’ici dix ans en France, passant de 6 à 8,5 millions, et que, pour cette population, il est primordial de pouvoir disposer de modes de déplacements adaptés à leur autonomie parfois réduite.
Parmi les nombreuses expérimentations de plateformes locales MaaS, on peut citer celle, remarquable, mise en place par Mulhouse depuis septembre 2018, sous l’impulsion de sa dynamique Maire, Michèle Lutz. Dans cette métropole de 285 000 habitants, il vous suffit de préciser où vous voulez allez et quand. En quelques instants l’application smartphone vous propose les itinéraires les plus rapides et les moins chers, en combinant l'ensemble des modes de transports publics, privés ou partagés. En outre, grâce au système d’abonnement mis en place, l’usager n’a rien à avancer et ne règle ses frais de transports qu’en fin de mois. Ce MaaS mulhousien, c'est ce qui fait son originalité, se veut résolument un outil social qui permet de suivre ses consommations de déplacements en temps réel et de prévoir son budget transports.
Il faut enfin évoquer une autre révolution dont le Japon a pris la tête, celle qui va articuler les problématiques de transports, de production et de stockage d’énergie propre. Mitsubishi vient de lancer la première offre « tout-en-un » destinée aux particuliers pour installer une solution Vehicle-to-Home (V2H) chez eux. Cette offre combine de manière intelligente une borne de recharge bidirectionnelle, des panneaux photovoltaïques, une batterie domestique et un logiciel de pilotage intelligent. Le système a été conçu pour produire, stocker et partager de l’électricité issue des énergies renouvelables. Ce concept de V2H est bien entendu évolutif et peut également intégrer les piles à combustibles à hydrogène, productrices d’électricité, qui seront demain dans nos voitures, mais également dans nos habitations.
Pendant la journée, les panneaux photovoltaïques peuvent alimenter la maison en électricité, mais aussi remplir la batterie stationnaire, et celle du Véhicule Électrique s’il est branché. Le soir, lorsque survient le pic de consommation électrique, les deux batteries (stationnaire et du véhicule) prennent le relai. L’électricité stockée peut alors être réinjectée et vendue sur le réseau, au moment où la demande d’énergie est la plus forte, et où les tarifs d’achat sont les plus avantageux. Le coût total d’investissement du système, hors achat du véhicule, est de l’ordre de 25 000 euros, mais il peut être amorti en seulement six ans dans des pays comme le Japon, où le prix de l’électricité pour les particuliers est élevé.
Cet exemple japonais montre qu’il faut à présent penser en cohérence les problématiques de transports, d’énergie, d’environnement et d’urbanisme, si l’on veut pouvoir répondre à l’évolution des demandes de déplacements (tant quantitatives que qualitatives ), tout en maitrisant les coûts d’infrastructures et en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et la pollution inhérentes à la mobilité.
Compte tenu de l’impact considérable des transports sur l’économie, mais également sur l’environnement et la santé humaine, nous ne pouvons plus continuer à penser les déplacements en utilisant des concepts du siècle dernier. A cet égard, une étude publiée il y a peu est édifiante. Des chercheurs de l'Inserm, du CNRS, de l'INRA, d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes et de l'université Grenoble Alpes ont voulu évaluer les conséquences de la pollution dans l’agglomération lyonnaise (Voir Science Direct). Selon ces scientifiques, la pollution est responsable de 531 décès dans la métropole, et aurait causé 65 cancers du poumon. L'étude estime à 1,8 milliard d'euros les coûts liés aux traitements et à la souffrance psychologique des familles, ce qui représente 1200 euros par habitant. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont comparé la concentration moyenne en particules fines sur la période 2015-2017 (15 µg/m³) avec une concentration de 4,9 µg/m³, soit le taux de particules fines estimé dans l'air sans intervention d'origine humaine.
Cette étude montre enfin qu’il faudrait ainsi une baisse de 3,3µg/m³ des particules fines pour réduire d'un tiers les décès dans l'agglomération et augmenter l'espérance de vie de trois mois chez les sujets en bonne santé. Pour obtenir une telle diminution des nuisances et de l’impact néfaste de la pollution sur la santé humaine, il faut impérativement réussir à réduire le trafic automobile et l’usage des véhicules à moteur, ce qui ne pourra se faire qu’en améliorant et en diversifiant les offres de transports propres et personnalisées dans la métropole de Lyon.
N’en doutons pas, cet enjeu politique, social et environnemental majeur de la mobilité propre et à la demande est désormais l’une des préoccupations majeures de nos concitoyens et sera au cœur du débat démocratique de ce siècle, comme nous en aurons certainement la confirmation dès les prochaines élections municipales qui approchent à grands pas…
René TRÉGOUËT
Sénateur Honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail: tregouet@gmail.com
Maladie de Parkinson : un complément important à mon éditorial de la semaine dernière
A la suite de mon éditorial du 28 juin dernier, intitulé, « Maladie de Parkinson : des avancées décisives sont en cours », l’une de nos fidèles lectrices a eu l’amabilité de nous informer d’une nouvelle découverte israélienne majeure, concernant cette pathologie neurodégénérative grave. Je l’avoue humblement, cette découverte importante, associant des chercheurs israéliens, britanniques et allemands, m' avait échappé, c’est pourquoi je ne l’avais pas évoquée dans mon éditorial.
Je tiens à remercier chaleureusement notre lectrice avisée pour cette information scientifique de premier ordre, dont vous trouverez ci-dessous, un résumé.
Je profite de cette occasion pour vous demander de ne pas hésiter à nous transmettre toute information scientifique qui vous semblerait intéressante et mériterait selon vous d’être reprise dans notre lettre.
Vous remerciant à nouveau pour votre vigilance et votre fidélité
Bien cordialement
René Trégouët
Sénateur Honoraire
e-mail: tregouet@gmail.com
Découverte d’un nouveau mécanisme fondamental à l’œuvre dans la maladie de Parkinson
Grâce à l’utilisation d’une nouvelle technologie innovante de microscopie à super-résolution, des chercheurs israéliens de l’Université de Tel-Aviv, dirigés par le Professeur Ashery, en collaboration avec des chercheurs anglais, de l’Université de Cambridge et allemands, du Max Planck institut ont mis au point une méthode de diagnostic précoce qui pourrait permettre un traitement de la maladie de Parkinson dès son premier stade. Our être précis, cette recherche a été réalisée en collaboration avec l’Université de Cambridge en Angleterre, l’Institut Max Planck de Göttingen et l’Université Ludwig Maximilian de Munich en Allemagne.
Ces scientifiques sont parvenus à créer en laboratoire un modèle de souris exprimant la protéine alpha-synucléine avec une mutation entraînant la formation spontanée d’agrégats, forme de cette protéine qui a été retrouvée sur des patients atteints de Parkinson après autopsie. Utilisant une technologie de microscopie perfectionnée, les chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont constaté que des petits agrégats d’alpha-synucléine apparaissaient dans les cellules de la substance noire dès le début de la maladie.
Suite à cette découverte, un chercheur associé de l’Institut Max Planck en Allemagne, spécialisé dans le développement d’agents anti-agrégats, a réussi à développer une substance appelée Anle 138b, qui empêche l’accumulation de dépôts d’alpha-synucléine. Les souris traitées avec cette substance ont vu leur état s’améliorer de manière significative : la libération de dopamine dans leur cerveau a augmenté, et leur comportement est redevenu normal.
En parallèle, les chercheurs ont constaté que le médicament provoquait la décomposition des petits dépôts de la protéine, ce qui réduisait apparemment leur toxicité. « Nous avons découvert un mécanisme central de la maladie de Parkinson, inconnu jusqu’à présent, et trouvé une substance qui le neutralise et pourra servir de base au développement d’un médicament. Nos travaux ouvrent donc un nouvelle voie thérapeutique très prometteuse pour soigner plus efficacement les malades atteints de Parkinson », conclut le Professeur Ashery.
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Transports urbains
- Partager :