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Révélation de nouvelles pistes pour éradiquer le paludisme

Dans le cadre de leur recherche sur le mode de propagation du parasite responsable du paludisme, des chercheurs du centre national pour la santé des enfants et le développement humain ("National Institute of Child Health and Human Development", NICHD) et de l'institut national contre le diabète et les maladies digestives et du rein ("National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases", NIDDK) se sont intéressés à la façon dont les nouveaux parasites s'échappaient des cellules sanguines infectées et ont découvert deux étapes jusque là inconnues.

Ils ont également réussi à arrêter la dissémination des parasites dans le sang en bloquant l'éclatement des cellules infectées grâce à un composé surfactant. Ces découvertes publiées dans la revue "Current Biology" pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour combattre cette maladie.

Le paludisme est une maladie due à des parasites de l'espèce Plasmodium transmis par les piqûres de moustiques infectés. Les premiers symptômes - fièvre, céphalées, frissons, vomissements - apparaissent 10 à 15 jours après l'infection. En l'absence de traitement, le paludisme peut évoluer rapidement vers une forme grave souvent mortelle. On considère qu'environ 40 % de la population mondiale, essentiellement dans les pays les plus pauvres, est exposée au paludisme. En 2006, on comptait 247 millions de cas de paludisme, dont près d'un million de cas mortels, pour la plupart chez les enfants de moins de cinq ans.

Le cycle de vie du parasite Plasmodium chez l'être humain est constitué de différentes phases. Après être entré dans l'organisme humain, le parasite (sporozoïte) colonise les cellules du foie où il subit une maturation (mérozoïte). Il est libéré dans la circulation sanguine où il infecte des globules rouges dans lesquels il se multiplie.

Les cellules infectées explosent et libèrent les parasites dans la circulation sanguine, où ils peuvent infecter d'autres globules rouges. Certains mérozoïtes forment des gamétocytes males et femelles. Ils sont ensuite absorbés par le moustique lors d'un repas sanguin. Un cycle sexué débute dans le moustique pour former des sporozoïtes qui infectent la glande salivaire du moustique. Celui-ci peut ensuite infecter un nouvel hôte. Les vaccins actuellement en développement ciblent le parasite à tous les stades de ce cycle.

Le Dr Zimmerberg et ses collaborateurs du NICHD se sont particulièrement intéressés à la phase "sanguine", dans laquelle le parasite infecte les globules rouges. Ils ont examiné les globules rouges de volontaires atteint de drépanocytose ou anémie falciforme 1], une maladie héréditaire dans laquelle les globules rouges ont une forme de faucille ; ces cellules difformes peuvent obstruer les vaisseaux sanguins et gêner la circulation sanguine.

Dans les globules rouges normaux, la rupture des cellules et la libération des parasites est presque instantanée, et il est très difficile d'observer ce phénomène. Toutefois, les chercheurs ont constaté que dans les cellules falciformes, ce processus se déroule à un rythme beaucoup plus lent, assez lentement pour pouvoir être observé. En suivant la progression de la maladie dans des cellules falciformes infectées, les chercheurs ont découvert deux étapes jamais vues auparavant.

Le parasite Plasmodium se reproduit en général à l'intérieur d'un sac lui-même à l'intérieur du globule rouge. En deux jours, le parasite se multiplie, remplit le sac jusqu'à ce que les nouveaux parasites fassent éclater leur cellule hôte. De nombreux chercheurs pensent que la pression croissante des parasites à l'intérieur du sac augmente jusqu'à l'éclatement de la cellule. En réalité, ce mécanisme est plus compliqué. Les scientifiques ont découvert deux étapes inconnues. Premièrement, le sac contenant les parasites à l'intérieur de la cellule gonfle quelques minutes avant la rupture, parallèlement au rétrécissement du globule rouge.

Ce phénomène serait du à une absorption par le sac de l'eau contenue dans le compartiment érythrocytaire. Deuxièmement, il semble que la membrane cellulaire devienne poreuse quelques secondes avant l'éclatement de la cellule infectée. Les chercheurs ont altéré une de ces étapes dans des cultures de laboratoire.

Ils ont utilisé un agent surfactant appelé poloxamine. Ce polymère a permis de bloquer la rupture des cellules et a donc empêché la libération des parasites. Il semble que les chercheurs aient découvert une nouvelle voie d'action pour lutter contre la multiplication des parasites dans le flux sanguin.

Les scientifiques envisagent d'étudier les effets de la poloxamine et de composés analogues sur le processus d'éclatement des globules rouges. Pour le Dr Zimmerberg, la découverte de nouvelles étapes dans la libération des parasites offrira de nouvelles pistes pour développer un nouveau traitement contre le paludisme.

[BE

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