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La restriction calorique sévère peut freiner la croissance de certaines tumeurs
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Une étude réalisée par des chercheurs de la Fondazione IRCCS Istituto Nazionale dei Tumori (Milan) a montré que le programme de restriction calorique sévère, imitant le jeûne, permet de moduler le métabolisme et de renforcer l'immunité antitumorale chez les patients atteints de certains cancers. De précédentes études, précliniques, avaient déjà suggéré qu'une restriction calorique sévère sous la forme d'un jeûne intermittent, ou d'un régime imitant le jeûne, peut avoir de puissants effets anticancéreux lorsqu'elle est associée à des traitements pharmacologiques standards. Cependant, l'innocuité et les effets biologiques de la restriction calorique chez les patients cancéreux ont été relativement encore peu étudiés.
L’essai a été mené auprès de 101 patients présentant différents types de tumeurs traités avec différentes thérapies anticancéreuses standards. Les chercheurs ont invité les participants à suivre un régime de restriction calorique, essentiellement à base de végétaux à faible teneur en glucides et en protéines, fournissant jusqu'à 600 Kcal le jour 1 et environ 300 Kcal les jours 2, 3, 4 et 5, pour un apport calorique total de 1.800 Kcal sur 5 jours. Ce cycle a été répété toutes les 3 ou 4 semaines jusqu'à un maximum de 8 cycles consécutifs. La restriction calorique était suivie d'une période de réalimentation "normale" de 16 à 23 jours, au cours de laquelle les patients n'ont été soumis à aucune restriction alimentaire spécifique mais ont été invités à se conformer aux recommandations relatives à une alimentation et un mode de vie sains. Les chercheurs ont également évalué les effets de la restriction calorique sur le métabolisme et les réponses immunitaires des patients.
Les chercheurs ont ensuite évalué les cellules immunitaires infiltrant la tumeur, et les profils immunitaires chez un sous-groupe de 22 patientes atteintes d'un cancer du sein pour lesquelles suffisamment de tissu tumoral avait été collecté avant et après la restriction alimentaire. L’analyse montre une bonne sécurité de ce programme de restriction avec une incidence d'événements indésirables de 12,9 %, les effets les plus courants étant la fatigue, rarement grave. Ce programme apparaît donc "faisable" et bien toléré par la majorité des participants, quel que soit le type de tumeur et les thérapies antitumorales suivies.
Chez 99 patients évaluables, ce régime de restriction calorique a permis de réduire la glycémie de 18,6 %, l'insuline sérique de 50,7 % et l'IGF-1 (hormone de croissance Insulin-like Growth Factor One) sérique de 30 %, ces modifications restant stables au cours des 8 cycles consécutifs. L'étude montre qu'à l'issue d'un cycle de 5 jours de restriction calorique, on observe chez 22 patientes atteintes d'un cancer du sein, une augmentation sensible des cellules T CD8+ activées infiltrant la tumeur et d'autres modifications exprimant un microenvironnement immunitaire antitumoral, après la restriction calorique.
« Ce type de programme peut vraiment favoriser l'activation de réponses immunitaires antitumorales », concluent les chercheurs qui rappellent que : « la restriction calorique est une approche sûre, peu coûteuse et efficace, qui peut être combinée avec des thérapies antinéoplasiques standard, dans le traitement du cancer ». La restriction calorique sévère génère un « choc » métabolique qui active plusieurs populations de cellules immunitaires, ce qui augmente également l'activité antitumorale des traitements anticancéreux. Ces effets positifs sont observés à la fois au niveau systémique et tumoral, ce qui suggère une réponse immunitaire globale qui prend naissance dans le sang et se propage ensuite à la tumeur.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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