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Restaurer la mémoire perdue grâce à l'optogénétique

Des chercheurs des universités de Canterbury et d'Otago (Nouvelle-Zélande) et de l'Université d'Oxford (UK) ont montré qu'il était possible de restaurer en partie la mémoire, en particulier après une lésion, un AVC ou un traumatisme cérébral. Ces travaux apportent la démonstration que la stimulation du thalamus antérieur permet de "raviver", au moins en partie, la mémoire. Des résultats expérimentaux mais qui, en suggérant que les thérapies de stimulation ciblée du thalamus antérieur pourraient ainsi restaurer la mémoire, ouvrent un grand espoir aux patients amnésiques ayant subi des lésions cérébrales.

Le cerveau des mammifères abrite un réseau complexe de structures qui forment et soutiennent la mémoire, et une petite zone, appelée thalamus antérieur, semble un rouage essentiel de ce système. Les dommages au tractus mammillothalamique (MTT), une connexion importante pour ce hub, peuvent ainsi provoquer des pertes de mémoire, chez les patients victimes d'un AVC, ou d’autres types de lésions cérébrales. « De tels dommages se produisent dans plusieurs affections neurologiques, les lésions cérébrales aiguës, telles que celles causées par un accident vasculaire cérébral, mais aussi dans les démences », explique l’auteur principal, le professeur Dalrymple-Alford de l’Université de Canterbury.

Les auteurs soulignent qu’on ignore toujours si les troubles de la mémoire sont causés par une perte irréversible de tissus ou par des dysfonctionnements plus larges du réseau cérébral. L’équipe a donc cherché à comprendre si la fonction de mémoire perdue peut être récupérée. Les scientifiques ont donc simulé la perte de mémoire chez la souris, modèle de lésions du MTT puis testé les effets de ces lésions sur la mémoire spatiale à l'aide du test de labyrinthe. L’expérience montre que ces lésions cérébrales affectent la capacité d’orientation, leur mémoire de travail et induisent des symptômes de type syndrome amnésique.

Ces chercheurs ont montré que la stimulation du thalamus antérieur à l'aide d'un outil d'optogénétique (une fibre optique qui permet de stimuler certains neurones avec un flux de lumière), permettait à la fois d’améliorer la mémoire de travail et spatiale, d'améliorer la rythmicité électrique dans le système de mémoire et d'augmenter l'expression de la protéine Zif268, un marqueur de l'activité neuronale dans la mémoire. De plus, ces données remettent en question les précédentes hypothèses selon lesquelles la récupération de la mémoire dépend principalement de structures telles que l'hippocampe et le cortex préfrontal. En éclairant le rôle de l'augmentation de l'activité neuronale dans le thalamus antérieur dans le soutien de la mémoire, l’étude confère, à cette structure cérébrale, un rôle clé jusque-là ignoré.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Direct

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