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Restaurer la capacité d'autodestruction des cellules malignes
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Le professeur Éric Asselin, directeur de l'UQTR, a découvert un nouveau mécanisme cellulaire fondamental qui, selon lui, pourrait être utilisé comme arme anti-cancer. Selon cette découverte, c'est en conjuguant certains traitements que les résultats semblent les plus prometteurs.
Pour comprendre cette découverte et son importance, il faut se rappeler que dans le cancer, les réactions chimiques normales qui permettent l'apoptose, c'est-à-dire la mort programmée des cellules, sont déréglées. La cellule reçoit au contraire un signal de se multiplier. Se forme alors une tumeur cancéreuse.
Normalement, c'est la PAR-4 (prostate apoptosis response-4) qui intervient et induit la mort des cellules. Mais dans beaucoup de cancers, ce mécanisme devient défectueux et la PAR-4 n'agit plus. Les chercheurs de l'UQTR ont introduit la PAR-4 dans les cellules cancéreuses à titre de protéine thérapeutique, certains que sa simple présence allait donner aux cellules le signal de mourir, ce qui aurait mis fin à leur prolifération anarchique, donc à la tumeur. À leur grande surprise, la PAR-4 disparaissait au lieu de remplir sa mission. « On savait que la protéine était pourtant introduite dans la cellule. Mais elle n'était pas là », a constaté le professeur Asselin.
L'équipe de l'UQTR a fini par comprendre que la PAR-4 avait été dégradée par le protéasome, un complexe enzymatique que le professeur Asselin compare à une véritable usine de recyclage microscopique qui transforme les protéines obsolètes en plus petites composantes en vue d'être réutilisées. Il fallait donc trouver la cause de ce phénomène et trouver le moyen d'empêcher que la PAR-4 disparaisse afin qu'elle puisse jouer son rôle de suppression des tumeurs.
L'équipe du professeur Asselin a compris que le protéasome est contrôlé par une voie de signalisation appelée AKT, c'est-à-dire une route par laquelle des messages chimiques parviennent jusqu'au noyau de la cellule. En bloquant cette voie de signalisation AKT, les chercheurss ont montré qu'il était possible de réactiver la PAR-4 et de provoquer à nouveau la mort des cellules malignes. Les travaux de l'UQTR sont extrêmement prometteurs et l'équipe prévoit faire des essais sur des souris de laboratoire dès cet été ou cet automne.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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