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Résistance des moustiques aux insecticides : une même mutation commune à différentes espèces
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Une équipe de chercheurs français annonce avoir mis en évidence chez les espèces de moustiques transmettant le paludisme et la fièvre du Nil, une mutation unique qui leur confère une résistance aux principaux insecticides. Une découverte selon eux cruciale pour lutter contre les nombreux moustiques résistants. "Il s'agit là d'un enjeu sanitaire et économique majeur", ont souligné dans un communiqué les chercheurs montpelliérains de l'équipe de Mylène Weill, chercheur à l'Institut des sciences de l'évolution du Centre national de la recherche scientifique à l'Université Montpellier II. "Il est comparable à la recherche pharmaceutique en infectiologie, qui lutte sans cesse pour trouver de nouvelles classes d'antibiotiques capables de contourner les multiples résistances aux microbes apparaissant à la suite de l'utilisation intensive des anciennes familles d'antibiotiques". La majorité des insecticides utilisés dans la lutte contre les moustiques pour ralentir la transmission des maladies à l'homme sont des composés qui inhibent une enzyme, l'acétylcholinestérase (AChE). Or, depuis un certain nombre d'années, des résistances à ces pesticides dues à une modification de l'AChE apparaissent chez les moustiques. Récemment, le gène d'acétyl cholinestérase impliqué dans ces résistances a été identifié et nommé ace-1. Les chercheurs ont analysé sur ce gène la nature des mutations responsables de la résistance chez Culex pipiens, le virus responsable de la fièvre du Nil, originaire de 10 pays d'Amérique, d'Europe et d'Afrique, et chez Anopheles gambiae de Côte d'Ivoire, le moustique responsable du paludisme. Les résultats ont indiqué qu'une même mutation était présente dans le gène ace-1 des différentes espèces de moustique. Cette mutation ponctuelle (correspondant au remplacement d'un maillon par un autre dans la chaîne ADN), conduit à la production d'une protéine dans laquelle un acide aminé est remplacé par un autre. Des tests in vitro, réalisés sur des cellules en culture, ont confirmé que cette mutation était bien responsable de la résistance aux pesticides employés. Cette mutation ayant été retrouvée parmi la majorité des populations de moustiques couvrant le globe, les chercheurs pensent tenir là une clé essentielle de l'origine des résistances des moustiques aux insecticides, voire d'autres résistances de la part d'insectes différents comme les pucerons. "Ces travaux sont fondamentaux pour la mise au point de nouvelles stratégies de lutte contre ces insectes, comme par exemple la fabrication de nouveaux insecticides capables d'inhiber spécifiquement l'acétylcholinestérase mutée", ont-ils estimé. L'équipe de Mylène Weill vient d'ailleurs de déposer un brevet concernant l'AchE mutée en cause dans la résistance des moustiques, pour trouver de nouvelles molécules capables d'inhiber l'action de cette enzyme.
AP : http://fr.news.yahoo.com/030509/5/36rdi.html
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