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Résistance aux antibiotiques : une avancée majeure
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Des chercheurs de l'Institut Pasteur, du CNRS et de la faculté de médecine de l'Université de Tsukuba au Japon, ont pour la première fois prouvé que l'activation d'un gène du staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) permettait à ce dernier d'incorporer de l'ADN exogène et de devenir résistant à la méticilline. Ils ont également identifié deux mécanismes d'activation de ce gène. Ces résultats constituent un pas important dans la compréhension des mécanismes d'acquisition des gènes de résistance aux antibiotiques par S. aureus. Ces travaux sont publiés dans la revue PLoS Pathogens du 1er novembre.
Staphylococcus aureus est une bactérie extrêmement pathogène pour l'homme. Elle est la cause de multiples infections, qui vont de la lésion cutanée (furoncles, panaris, impétigo, etc.), à l'endocardite, la pneumonie aiguë, l'ostéomyélite ou la septicémie. Elle est très redoutée en milieu hospitalier et arrive au premier rang des germes à Gram positif responsables d'infections nosocomiales. Les souches les plus dangereuses sont celles qui sont multi-résistantes aux antibiotiques. C'est le cas du Sarm1, résistant à la méticilline (comme 60 % des souches multirésistantes), répandu dans le milieu hospitalier européen et qui pose un problème de santé publique majeur.
Jusqu'à présent, les mécanismes à l'origine de l'acquisition des gènes de résistance par les bactéries du genre staphylocoque étaient inconnus. Cependant, l'équipe de Tarek Msadek, chercheur dans l'unité Biologie des bactéries pathogènes à Gram-positif, Institut Pasteur-CNRS, en collaboration avec la faculté de médecine de Tsukuba, vient de faire une importante découverte : pour la première fois, les chercheurs ont démontré que l'activation d'un gène de S. aureus, appelé sigH, permet à ce dernier de mettre en route une machinerie spécialisée et de capturer de l'ADN présent dans son environnement, et donc potentiellement d'acquérir des gènes de résistance aux antibiotiques.
Les chercheurs ont également mis en évidence deux mécanismes distincts d'activation du gène sigH. Dans leur démonstration, après avoir activé expérimentalement le gène sigH, les chercheurs sont parvenus à transformer naturellement une souche de S. aureus sensible à la méticilline en une souche résistante, analogue à celles responsables des infections nosocomiales. L'ensemble de ces résultats suggère que l'inhibition du gène sigH serait une piste sérieuse pour lutter contre l'apparition de souches de S. aureus multirésistantes aux antibiotiques.
Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash
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