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La reprogrammation des cellules pour réparer le cerveau malade
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Les scientifiques commencent à savoir, chez la souris de laboratoire, changer l'identité d'une cellule du cerveau pour la transformer en neurone, en y introduisant des gènes à l'aide de virus inactifs. Ce processus de « reprogrammation cellulaire » représente une voie prometteuse pour réparer le cerveau.
La plupart des maladies neurologiques s'accompagnent de pertes de neurones qui peuvent être très spécifiques d'une région ou d'un type neuronal particulier. Depuis plusieurs années, de nombreux travaux ont essayé de remplacer ces neurones manquants par des neurones greffés, en espérant qu'ils pourraient s'intégrer dans les circuits lésés et rétablir ainsi les fonctions déficientes. Les premières tentatives firent appel à des cellules embryonnaires, plus ou moins efficaces et très contestées sur le plan éthique.
Très récemment, l’équipe de Magdalena Goetz et Benedikt Berninger à Munich, et en particulier les travaux de Christophe Heinrich (actuellement chercheur CNRS au Grenoble Institut des Neurosciences) ont montré qu'il est possible de reprogrammer des cellules gliales pour générer de nouveaux neurones. Par l'introduction, à l'aide de virus rendus inactifs, de gènes de différenciation capables de reprogrammer ces cellules, les chercheurs peuvent changer ainsi leur identité. De façon très encourageante, des cellules de cerveau humain, isolées in vitro à partir de pièces de résection chirurgicale provenant de patients, ont pu également être reprogrammées en neurones induits.
Les cellules gliales sont généralement en abondance dans les régions atteintes par la maladie, et prolifèrent dans la plupart des maladies du cerveau associées à des morts neuronales (maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer, certaines formes d'épilepsie, etc...). Il semble même qu'elles participent à l'émergence des symptomes de certaines de ces maladies. Leur reprogrammation en neurones "in vivo" permet d'envisager de nouvelles solutions thérapeutiques qui éviteraient de greffer des cellules. Les premiers résultats montrent que ces nouveaux neurones s'intègrent plutôt bien dans leur environnement.
Suite à ces travaux pionniers dans le domaine, de nombreux laboratoires européens et américains étudient actuellement les mécanismes qui sous-tendent cette reprogrammation cellulaire glie-neurone. Reste à savoir si ces neurones "induits" sont capables de corriger les troubles neurologiques qui résultent de la perte de leurs prédécesseurs... Pour répondre à cette question, le groupe de Christophe Heinrich étudie à Grenoble la possibilité que ces neurones dérivés de cellules gliales puissent contrecarrer le développement des crises d’épilepsie dans un cerveau malade.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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