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Reprogrammation cellulaire directe de cellules de peau en hépatocytes
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De très récents travaux font état d'une nouvelle découverte dans le domaine de la reprogrammation cellulaire. Les professeurs Suzuki et Sekiya du Medical Institute of Bioregulation de l'université de Kyushu à Fukuoka ont publié dans la revue Nature, datée du 30 juin 2011, un protocole expérimental permettant l'obtention d'hépatocytes directement en modifiant génétiquement des cellules de peau (fibroplastes).
Au stade embryonnaire, la formation des organes par différenciation de cellules souches répond à des critères spatio-temporels très précis. La formation du foie, par exemple, débute au niveau de l'endoderme ventral du tube digestif après la gastrulation au jour E8-9 (chez la souris). Les gènes menant à la différenciation hépatique ne pourront être traduits qu'à ce moment et qu'à cet emplacement précis, sous l'influence de différents facteurs solubles sécrétés par les tissus environnants. Le tissu endodermique formera alors des hépatoblastes, précurseurs cellulaires ayant la capacité de se spécialiser en deux types de cellules du foie : les cholangiocytes et les hépatocytes.
De récentes recherches ont cependant démontré que le programme de spécialisation de la voie hépatique pouvait également être déclenché dans des cellules ne faisant pas partie de la lignée hépatocytaire, notamment sous l'influence de stimuli particuliers ou bien en les fusionnant avec des hépatocytes. Ces avancées inattendues ont permis de supposer que le facteur essentiel à la différentiation des hépatocytes est également présent dans d'autres types de cellules et que son activation peut induire des caractéristiques propres aux hépatocytes.
Afin de confirmer cette hypothèse, les professeurs Suzuki et Sekiya ont étudié les effets de 12 différents facteurs de transcription hépatiques impliqués dans la différenciation cellulaire des hépatocytes. Trois combinaisons de deux facteurs de transcriptions (dont Hnf4a, Foxa1, Foxa 2 et Foxa 3) ont retenu l'attention des scientifiques. L'insertion de deux gènes dans des cellules embryonnaires et dans des fibroblastes adultes a permis dans les deux cas, l'obtention in vitro de cellules présentant des caractéristiques semblables aux hépatocytes.
Ces hépatocytes induits ou iHep (induced hepatocyte-like) présentent également une forte capacité à proliférer et à réparer des tissus endommagés (après transplantation chez la souris). Ce procédé ne faisant pas intervenir le stade intermédiaire des cellules souches iPS, présente l'avantage de diminuer les risques de carcinogenèse et d'augmenter le rendement d'induction de cellules hépatiques. La création de cellules iHep pourrait apporter des indices précieux sur les mécanismes moléculaires mis en jeu lors de la différenciation hépatique. En outre, elle pourrait également aboutir à des nouvelles thérapies de médecine régénératrice.
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