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Rendre les antibiotiques à nouveau efficaces contre les bactéries résistantes…
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Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont présenté une méthode qui pourrait permettre à plusieurs familles d'antibiotiques d'être plus efficaces contre plusieurs germes pathogènes, en épuisant la persistance et la concentration bactériennes, notamment dans le cas d'infections courantes à Escherichia coli et Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM).
On connaît l’émergence des antibiorésistances, la menace de Santé publique que cela représente, alors que le nombre de nouveaux antibiotiques en développement diminue. Cette équipe du MIT, qui travaille donc à tenter d’accroître l'efficacité des antibiotiques existants, a découvert un moyen de rendre les bactéries plus vulnérables aux quinolones (dont ciprofloxacine) en surmontant leur limite d’efficacité liée à la concentration bactérienne.
Dans cette étude, les chercheurs ont essayé non de surmonter une résistance liée à des défenses génétiques mais à une tolérance bactérienne. En effet, en concentration élevée, les bactéries entrent dans un état physiologique qui leur permet d'échapper à l'action du médicament.
Cette même équipe avait déjà montré qu’il était possible d’augmenter la capacité des antibiotiques aminoglycosides à tuer les bactéries tolérantes en délivrant un type de sucre avec le médicament. Le sucre stimule le métabolisme de la bactérie, ce qui rend l’antibiotique plus efficace pour causer des dommages à l’ADN des microbes. Cependant, les aminoglycosides peuvent entraîner de sérieux effets secondaires et leur utilisation est donc plus restreinte.
Cette recherche explore donc la légitimité d’une approche similaire pour vaincre la tolérance aux quinolones, une classe d'antibiotiques utilisée plus largement que les aminosides. Les quinolones agissent en interférant avec les enzymes bactériennes appelées topoisomérases, qui aident à la réplication et à la réparation de l'ADN.
Mais avec les quinolones, il s’avère qu’il ne suffit pas d'ajouter du sucre ; les scientifiques montrent qu’il faut également ajouter un type de molécule connue sous le nom d'accepteur d'électron. Ces molécules jouent en effet un rôle essentiel dans la respiration cellulaire, le processus que les bactéries utilisent pour extraire l'énergie du sucre. Dans les cellules, l'accepteur d'électron est habituellement l'oxygène, mais d'autres molécules, y compris le fumarate, un composé organique acide qui est utilisé comme additif alimentaire, peuvent également être utilisées.
L’idée centrale reste de stimuler la respiration bactérienne et d’augmenter la production d'espèces réactives de l'oxygène pendant le traitement antibiotique, pour une meilleure éradication des pathogènes bactériens, en particulier ceux ayant une faible activité métabolique. Les essais menés ici sur des colonies bactériennes de densité élevée montrent que la libération de quinolones, de glucose et de fumarate, forme une combinaison capable d’éliminer plusieurs types de bactéries, dont Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus et Mycobacterium smegmatis.
Cette nouvelle approche pourrait permettre de booster des antibiotiques existants à large spectre de manière à accroître leur efficacité face aux infections bactériennes de forte densité.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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