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Les régions accèdent au haut-débit mais pas toujours au meilleur prix

Selon France Télécom, 96 % de la population française sera couverte d'ici la fin de l'année par ses réseaux ADSL. Poussé par ses obligations de service universel, l'opérateur terminera d'équiper en 2006 l'ensemble de ses 12 500 répartiteurs disséminés sur le territoire. Si tout le monde est unanime pour saluer ce taux de couverture il l'est moins sur la qualité des débits proposés et les tarifs. Selon France Télécom, seuls 30 % de la population pourront bénéficier de débits supérieurs à 4 Mbit/s, et donc des offres triple play (Internet + TV + téléphone).

Mais France Télécom n'est plus seul. La loi sur la confiance et l'économie numérique (LEN), votée l'été dernier, permet aux collectivités locales de déployer et de gérer des infrastructures de télécommunications. Depuis, près de 70 projets ont été amorcés par des collectivités pour construire leurs propres réseaux. A ce jour, il existe une dizaine de réseaux de collectivités locales en exploitation, et à peu près autant de marchés attribués. Le reste étant encore au stade de projet. Mais financer un réseau coûte cher, et bon nombre de départements ont préféré opter pour la charte « départements innovants » de France Télécom, créée début 2004 pour freiner la création de réseaux locaux. Soixante-dix-sept l'ont ainsi signée en un an et demi.

« Dans les zones rurales, les réseaux de France Télécom sont fermés à la concurrence car les tarifs de gros pratiqués sont anti-économiques et ne permettent pas aux concurrents de proposer leurs services en dehors de zones denses, explique Florent Schaeffer, chargé de mission à l'Avicca. Au contraire, les réseaux de collectivités locales sont pensés pour être ouverts à la concurrence et les tarifs au client final peuvent baisser jusqu'à 30 % dans certains cas par rapport à ceux de France Télécom » .

L'un des derniers projets à avoir abouti se situe dans l'Eure. Un département oublié par le haut-débit puisque moins d'une commune sur deux était couverte par l'ADSL à la fin 2004. La construction d'un réseau passif de 340 km de fibre optique a coûté 11 millions d'euros. Le département en a investi 6,5 de plus dans une filiale de l'opérateur Altitude Télécom, baptisée CPOD, délégataire du service publique. Selon Laurent Choisie, responsable en charge du projet chez Altitude Télécom, « le Conseil Général a tenu compte du réseau existant de France Télécom. Nous couvrirons donc les zones blanches, ainsi que les principales zones urbaines. Le Conseil Général a aussi pu définir ses priorités pour dynamiser ses zones économiques. En définitive, les prix de gros seront moins chers de 20 % à ceux de FT, ce qui permettra aux opérateurs et FAI de proposer leurs services dans la région. Des FAI pourront fournir des offres ADSL2+ dégroupées à une population qui n'avait pas accès au haut-débit jusque-là. » En conséquence, fin 2006, plus de 99 % de la population de l'Eure aura accès au haut-débit, soit par ADSL soit par WiMax.

Et devant la recrudescence de projets visant à améliorer la compétitivité économique de zones d'activités, l'opérateur historique annoncera en septembre son plan pour renforcer la compétitivité de ces zones. Selon l'un de ses porte-parole, France Télécom se prépare ainsi à poser « 300 000 km de fibres d'ici fin 2007 pour couvrir d'offres très haut-débit 2 000 zones d'activité économique, soit près de 120 000 entreprises ». France Télécom envisage de proposer dans ces zones des offres de débits symétriques allant jusqu'à 8 Mbit/s et des offres de 100 Mbit/s par fibre optique. Le haut débit en région n'a pas fini de se développer.

OINet

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