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Régime méditerranéen et exercice: les clés d'un bon vieillissement

Un régime méditerranéen à base de fruits, légumes, huile d'olive et poisson, accompagné d'une consommation modérée d'alcool et d'exercice régulier sont les clés de la forme y compris chez les personnes âgées, relèvent plusieurs études médicales publiées cette semaine.Les bienfaits pour la santé d'une alimentation saine doublée d'exercice ont déjà été prouvés par de nombreuses recherches mais les trois études, une européenne et deux américaines, publiées dans la dernière édition du très respecté "Journal of the American Medical Association/Jama", montrent pour la première fois que ces effets demeurent tout aussi réels pour le troisième âge, aussi bien pour la santé physique que mentale. Une recherche effectuée sur 2.339 personnes âgés de 70 à 90 ans (1.507 hommes et 832 femmes) en bonne santé, non fumeurs, buvant modérément et physiquement actifs, sur une période de dix ans dans onze pays en Europe et suivant un régime méditerranéen, révèle une baisse de 60% des principales causes de mortalité (maladies cardio-vasculaires, coronariennes et cancer) comparativement à un groupe témoin ayant des habitudes alimentaires et de vie différentes. Au coeur de ce régime méditerranéen, le poisson présente une faible teneur en acides gras saturés qui accroissent le risque de maladies cardio-vasculaires, selon les experts. Par ailleurs, "la consommation régulière de poisson agit pour un vieillissement réussi", selon la gériatre Isabelle Bourdel-Marchasson du CHU de Bordeaux. La consommation régulière de poisson permet aussi d'éviter les cas de "mort subite" (arrêt cardiaque) et semble bénéfique pour la prévention des cas de "démence", comme la maladie d'Alzheimer, souligne la gériatre. Une étude, menée en Gironde et Dordogne sur plus 3.700 personnes de 65 ans et plus, a en effet montré que ceux qui consomment du poisson au moins une fois par semaine, voient "le risque de présenter un cas de démence dans les sept années suivantes diminuer de 30%", explique l'épidémiologiste Pascale Barberger-Gateau. Deux autres études conduites aux Etats-Unis et dont les résultats ont été publiés mardi dans Jama mettent clairement en évidence qu'une marche régulière peut aider à maintenir la vivacité d'esprit et à réduire les risques de développer la maladie d'Alzheimer ou d'autres formes de sénilité chez les plus de 70 ans. Une de ces recherches effectuée sur un groupe de 2.257 retraités, tous des hommes, âgés de 71 à 93 ans de 1991 à 1993, démontre que ceux marchant seulement de 500 mètres à un kilomètre quotidiennement avaient deux fois plus de risques de souffrir de dégénérescence mentale que ceux parcourant plus de trois kilomètres par jour. "Bien que complexe, cette étude avec d'autres tend à mettre en lumière la relation entre la marche et le style de vie en général avec une réduction des risques de sénilité chez les personnes âgées", souligne le Dr Robert Abbott, un des scientifiques ayant conduit cette recherche. Une seconde étude faite sur un groupe de 16.466 femmes de plus de 70 ans indique également que celles qui sont le plus actives physiquement ont les meilleurs résultats aux tests de mémoire et d'agilité mentale. "Les résultats de ces recherches montrent qu'il n'est jamais trop tard et qu'une alimentation et un style de vie sains font une très grande différence", a commenté le Dr Meir Stampler de l'Université Harvard dans un éditorial de la revue Jama. "Très souvent les personnes âgées sont fatalistes et pensent que rien ne peut modifier leur état de santé", a-t-il ajouté. Ces nouvelles recherches apportent de nouvelles preuves que de simples changements dans les habitudes alimentaires et le style de vie peuvent considérablement améliorer l'état de santé des personnes âgées et allonger l'espérance de vie de l'ensemble de la population. L'adoption d'un régime méditerranéen a ainsi contribué à réduire considérablement de sérieux troubles du métabolisme (surpoids, hypertension, taux élevé de cholestérol et diabète) chez 180 personnes adultes (99 hommes et 81 femmes) après deux ans, selon une recherche effectuée à Naples (Italie) de juin 2001 à janvier 2004, publiée mardi dans Jama. Des chercheurs américains et grecs avaient déjà conclu en juin dernier à une augmentation de l'espérance de vie après avoir étudié les habitudes alimentaires de plus de 22.000 personnes entre 1994 et 1999 en Grèce où l'alimentation est essentiellement de type méditerranéen.

JAMA : http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/292/12/1433

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