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Réchauffement climatique : les experts français pour une échelle ouverte des prévisions

Les climatologues français associés au groupe international d'experts de l'Onu, qui doit publier en 2007 un rapport sur le réchauffement de la planète, jugent nécessaire d'adopter une échelle ouverte pour l'augmentation des températures d'ici 2100. Le 4e et prochain rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur le réchauffement climatique (Giec, IPCC en anglais) sera remis début février 2007 et son contenu voté en assemblée générale. Sa préparation a généré un large ensemble d'études, en partie déjà publiées.

"Ces études confirment que l'augmentation des températures (par rapport à 1990) sera d'au moins 2°C. Mais il devient difficile de fixer une maximale, car il existe un risque que la hausse soit bien supérieure aux 6° retenus jusqu'à présent", a indiqué à l'AFP Hervé Le Treut, climatologue français du CNRS et de l'Institut Pierre Simon-Laplace notamment. Le précédent rapport du Giec, qui réunit les travaux de plus de 2.000 experts du monde entier, date de 2001 : il prévoyait une augmentation moyenne des températures de la planète de 1,4°C à 5,8°C par rapport à l'année 1990, selon les scénarios d'émission des gaz à effet de serre.

Faute de stabiliser ces émissions, dont l'augmentation est liée à l'utilisation des énergies fossiles en grande quantité (pétrole, gaz, charbon), le thermomètre grimpera d'au moins deux degrés et éventuellement de bien d'avantage, s'accordent les experts. Le réchauffement est particulièrement marqué depuis 1975, la décennie 1990 a été la plus chaude du dernier millénaire et l'année 2005 la deuxième année la plus chaude après 1998.

"Nous devons envisager la possibilité que la hausse moyenne des températures excède les +6°C, en raison du grand nombre de facteurs amplificateurs possibles", a estimé Hervé Le Treut. "En 1998, la température a été extrêmement élevée en raison d'un phénomène El Nino très puissant. Mais depuis, le système a pratiquement rattrapé le niveau de 1998 qui nous paraissait pourtant extraordinaire", a-t-il expliqué. M. Le Treut a fait valoir que depuis la publication du premier rapport du Giec en 1990 (le 2ème date de 1995), les prévisions n'avaient pas changé sur le fond. "Elles ont juste été affinées et consolidées", a-t-il souligné.

Le rapport du Giec en 1990 avait servi de base scientifique pour convaincre les Etats d'adopter la Convention des Nations unies sur le changement climatique, deux ans plus tard lors du sommet de Rio. Les travaux des climatologues établissent désormais un lien clair entre réchauffement climatique et augmentation des émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique (dues à l'homme).

"Tout au long des 5.000 dernières années, le climat a varié avec des fluctuations de quelques dixièmes de degrés", a rappelé Hervé Le Treut, ajoutant que "cinq à six degrés, c'est ce qui nous sépare de l'ère glaciaire". Mais tout autant que l'amplitude du réchauffement, sa vitesse d'évolution est problématique car elle défie les capacités d'adaptation des écosystèmes et menace la biodiversité, a souligné l'expert.

Wanadoo

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