Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Le rat-taupe détient-il la clé anti-cancer ?
- Tweeter
-
-
1 avis :
Décidément, le rat taupe nu (Heterocephalus glaber), un petit rongeur vivant en Afrique de l'Est, n'en finit pas de passionner chercheurs et biologistes. Ce petit animal, au physique pour le moins particulier, possède plusieurs caractéristiques assez extraordinaires. Il semble insensible à la douleur, il ne développe jamais de cancer et vit plus de 30 ans en captivité, c'est-à-dire 10 fois plus qu'un rat de laboratoire.
Des travaux réalisés par une équipe de recherche de l'Université de Rochester (New York), dirigée par Andrei Seluanov et Vera Gorbunova, viennent de montrer que ce petit rat produisait une forte concentration d'acide hyaluronique, une sécrétion cellulaire sucrée utilisée notamment pour le traitement des rides, qui pourrait expliquer le fait qu'il ne développe jamais de cancer.
Selon ces travaux, cet acide jouerait un rôle clé en activant le gène P 16, un gène régulateur de tumeurs. Dans une précédente étude, ces chercheurs avaient déjà montré que le gène p16 chez les rats-taupes bloquent la dissémination des cellules tumorales. Dans la présente étude, ils ont identifié l'acide hyaluronique comme étant la substance qui active la réponse anti-cancer du gène p16.
En principe, cet acide est produit par les fibroblastes qui forment une matrice extracellulaire conférant aux tissus leur forme et leur élasticité. Le rat taupe semble produire d'importantes quantités de cet acide, ce qui provoquerait la formation de "micro cages" cellulaires qui rendrait impossible le développement d'un cancer. Les chercheurs ont d'ailleurs montré qu'en bloquant la production de cet acide par les fibroblastes, le rat taupe peut alors développer un cancer.
Toutefois, si ce mécanisme semble jouer un rôle important dans la protection étonnante dont bénéficie cet animal contre le cancer, il n'est pas certain que d'autres mécanismes encore inconnus ne soient pas également à l'œuvre pour protéger ce petit rat de cette maladie tant redoutée.
Cette équipe de recherche va donc poursuivre ses travaux et essayer, en recourant au génie génétique, de transférer aux souris cette protection naturelle contre les tumeurs, en leur permettant de produire ces longues chaînes d'acide hyaluronique.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
La supplémentation en vitamine B3 diminue les symptômes de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus répandue après la maladie d’Alzheimer, touchant des millions de personnes dans le monde. Les traitements actuels visent à ...
La vaccination diminue de moitié la mortalité chez les personnes infectées par Ebola
Une étude observationnelle menée par Epicentre, branche de Médecins Sans Frontières (MSF) dédiée à l’épidémiologie et la recherche médicale, montre pour la première fois que la vaccination permet de ...
La pollution de l’air a des effets différents selon le sexe sur le développement de l’enfant à naître
Comment l’exposition à la pollution de l’air pendant la grossesse impacte-t-elle son bon déroulement et le développement de l’enfant à naître ? Une équipe de recherche de l’Inserm et de l’Université ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 497
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :