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Rapport de l'IFEN : moins de pollution mais une diminution des espaces naturels
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Des progrès sensibles ont été faits en France ces dernières années sur le front de la pollution, mais le grignotage des espaces naturels s'accélère avec l'étalement des villes, relève un rapport officiel sur l'état de l'environnement publié le 17 octobre. "De manière générale, les situations les plus critiques de forte pollution localisée se sont beaucoup améliorées", a noté la ministre de l'Ecologie Nelly Olin, en présentant devant la presse le rapport 2006 de l'Institut français de l'environnement (Ifen).
Globalement, les émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique, sont "à peu près stables", note l'Ifen, qui dresse tous les quatre ans un état des lieux de l'environnement en France. "L'économie est de plus en plus "éco-efficace", a commenté le directeur de l'Ifen Bruno Trégouët, avec une meilleure maîtrise des pollutions et un poids accru du tertiaire. Depuis 25 ans, "on constate un découplage entre les émisions de CO2-le principal gaz responsable du réchauffement climatique- et la courbe de la croissance", a-t-il relevé. Mais ce rapport souligne que le secteur tertiaire (les bureaux) et le résidentiel sont désormais le troisième émetteur de gaz à effet de serre avec 19 % du total. Les émissions liées au logement « ne cessent d'augmenter », alors qu'il s'agit du secteur pour lequel « elles pourraient diminuer le plus ».
La qualité de l'air des grandes et moyennes agglomérations s'est améliorée depuis 2002 : premier émetteur de GES, les transports ont vu leurs émissions se stabiliser depuis 4 ans, alors que le secteur de l'industrie pollue de moins en moins.
La réduction globale de la consommation de carburants liée à la hausse des prix du pétrole, la baisse de la consommation moyenne des véhicules, les limitations de vitesse et les progrès réalisés sur les véhicules n'ont pas réussi à compenser la hausse du trafic automobile, note l'Ifen.
La quatrième édition du rapport de l'Ifen souligne par ailleurs que dans l'agriculture, "pour la première fois, après trente ans de dégradations, les nitrates semblent globalement en voie de stabilisation dans les cours d'eau". Une amélioration qui ne s'est toutefois pas encore répercutée dans les eaux souterraines, observe l'Ifen, soulignant que "les pesticides restent présents dans la plupart des cours d'eau et dans une grande partie des nappes".
L'Ifen tire d'autre part la sonnette d'alarme sur le recul préoccupant des espaces naturels. Lotissements, zones d'activités et routes grignotent de plus en plus la nature et menacent la biodiversité. "Les zones artificielles couvrent désormais 8 % du territoire métropolitain alors que, dix ans auparavant, elles n'en couvraient que 7 %", a relevé la ministre de l'Ecologie. "Cette augmentation peut paraître faible, mais cela représente chaque année 60.000 hectares perdus", a-t-elle ajouté.
Si les forêts sont épargnées par ce recul de la nature, les terres agricoles, et surtout les prairies, sont les principales victimes de cette "artificialisation des sols". Le phénomène, qui a démarré dans les années soixante, se concentre sur la grande périphérie des villes et le littoral, note l'Ifen. La ministre de l'Ecologie a assuré qu'elle présenterait avant la fin de l'année "un "plan de reconquête" des espaces naturels, sans préciser quel type de mesure était envisagé pour lutter contre cet étalement des villes.
La première victime de ce recul de la nature est la biodiversité : peu d'espèces sont en voie d'extinction en France, mais beaucoup sont menacées. C'est le cas de 14 % des espèces de vertébrés, et des espèces, hier banales, pourraient devenir rares, comme les populations d'oiseaux communs qui ont reculé de 27 % depuis 15 ans en milieu agricole.
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- Publié dans : Géologie & Géophysique
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