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Le "Rama" ressuscité par les scientifiques
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Rama, fruit unique d'une hybridation inédite au monde entre le chameau et le lama, est devenu adulte et potentiellement capable de féconder, estime sa "mère scientifique", un médecin vétérinaire britannique. Rama, qui a vu le jour le 14 janvier 1998 grâce à une insémination artificielle, fêtera bientôt son quatrième anniversaire au Centre de reproduction des camélidés, à Dubai. L'expérience a été réalisée par une pleine lune de Ramadan par une équipe de scientifiques étrangers dirigée par l'experte britannique, Dr Lulu Skidmore. Le ruminant, qui réunit deux camélidés après 30 millions d'années de séparation, a été considéré par l'équipe comme "un don du ciel" durant le mois sacré, ce qui lui a valu son nom de baptême composé des premières lettres du mot Ramadan. Selon le Dr Skidmore, une seule espèce de camélidés vivait dans la péninsule arabique il y a 30 millions d'années. Mais, pour des raisons géographiques, géologiques et climatiques, une partie de ces animaux a émigré vers la Cordillère des Andes, évoluant en l'espèce connue aujourd'hui sous le nom de lama. L'autre partie est restée en Arabie et s'est développée pour devenir ce que nous appelons aujourd'hui chameau. "L'appartenance du chameau et du lama à la même famille de camélidés nous a donné l'idée de tenter l'expérience" d'une hybridation entre les deux espèces, a expliqué à l'AFP Dr Skidmore. L'insémination artificielle, impliquant un chameau mâle et un lama femelle, a été réalisée au Centre de reproduction des camélidés, créé à l'initiative du prince héritier de Dubaï et ministre de la Défense des Emirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum. Ce centre est notamment spécialisé dans le développement de techniques de transfert d'embryons et dans l'insémination artificielle. A sa naissance, Rama pesait 5,5 kg, un peu moins que le poids moyen d'un bébé lama (8 kg) et beaucoup moins que celui d'un bébé chameau (30 kg). Rama tenait 60% des caractéristiques physiques de son père, Musehan, le chameau (450 kg). Il est ainsi doté d'une longue queue et de courtes oreilles, mais il n'a pas de bosse. De sa mère lama, Smokey (75 kg), il a hérité notamment une petite taille et des sabots fendus. L'animal est aujourd'hui jalousement gardé dans une étable qui lui est spécialement réservée au Centre de reproduction, situé dans le désert, à une quarantaine de kilomètres de Dubaï. "Maintenant qu'il a atteint la maturité sexuelle, Rama manifeste un grand intérêt pour les femelles lamas et guanacos" (lama à l'état sauvage), déclare le Dr Skidmore en ajoutant que "la principale question qui se pose désormais est de savoir s'il est capable de féconder une femelle". Dr Skidmore est persuadée que Rama sera capable de féconder "contrairement à d'autres hybrides qui sont généralement stériles, comme le mulet (hybride mâle de l'âne et de la jument), le chameau et le lama étant porteurs d'un nombre similaire de chromosomes, soit 74 dans chaque cellule". Selon Dr Skidmore, deux autres lamas femelles ont ensuite été fécondées artificiellement et doivent, en principe, mettre bas en janvier prochain.
AFP : http://fr.news.yahoo.com/011211/202/2c2kl.html
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