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Radicaux libres : un rôle variable selon l'âge !

Une surprenante étude américaine vient de montrer qu'un excès de radicaux libres, dont on sait qu’il accélère le vieillissement de la peau de jeunes souris, améliorerait en même temps sa cicatrisation, ce qui relance le débat sur la question du rôle des radicaux libres dans la sénescence.

Considérés comme les moteurs du vieillissement cellulaire, les radicaux libres sont des groupements chimiques avec un ou plusieurs électrons libres. Ce qui les rend chimiquement très réactifs : dans les cellules, ils endommagent ainsi l’ADN, les parois et d’autres structures… engendrant leur sénescence.

Ce phénomène, appelé également “stress oxydant“, se produit naturellement, les radicaux libres étant produits à longueur de journée par notre métabolisme, notamment au sein des mitochondries (usines énergétiques des cellules). Ils peuvent aussi être introduits par la fumée de tabac ou d’autres sources toxiques, et contribuer ainsi à accélérer le vieillissement normal.

Mais une étude réalisée au Buck Institute for Research on Aging (Institut Buck pour la recherche sur le vieillissement, en Californie) et publiée dans la revue PNAS vient de trouver un étonnant effet bénéfique à une forte concentration de radicaux libres.

Par modification génétique, les chercheurs ont généré une souche de souris dont les mitochondries produisent beaucoup plus de radicaux libres que la norme. Dans les cellules de leur peau (kératinocytes), le gène Sod2, codant pour une enzyme appelée superoxyde dismutase, a été éliminé. Normalement présente dans les mitochondries, cette enzyme exerce un effet antioxydant en neutralisant certains radicaux libres.

Alors qu’ils s’attendaient à des effets 100 % délétères dus au stress oxydant, les chercheurs du laboratoire de Judith Campisi ont obtenu des résultats inattendus : suite à des petites blessures, réalisées à l’aide d’un petit poinçon, la peau des jeunes souris cicatrisait mieux, et leur épiderme se reconstituait plus rapidement ! Par contre, les cellules souches s’épuisent plus rapidement en présence de radicaux libres.

Comme l’ont constaté les biologistes grâce à un marquage particulier des cellules, c’était une différenciation plus intense des cellules souches qui expliquait cette meilleure cicatrisation. Autrement dit, les cellules souches se transformaient davantage en kératinocytes, les cellules constituant l’épiderme. Il existerait donc un mécanisme par lequel les radicaux libres stimulent la réparation de la peau !

Par contre, comme attendu, la peau de ces souris, devenue incapable d’éliminer les radicaux libres, subissait une sénescence plus rapide que la normale. En prenant de l’âge, elle vieillissait à vitesse grand V… et perdait rapidement la capacité de bien cicatriser.

D’après les chercheurs, la présence de radicaux libres avait épuisé le réservoir de cellules souches quand elles étaient jeunes, et leur peau s’en ressentait quelques mois plus tard.

Globalement, cette étude relance le débat sur le rôle des radicaux libres, qui s’avèrent même bénéfiques chez les jeunes ! Elle pourrait également contribuer à expliquer pourquoi les antioxydants sont contre-indiqués lors de maladies comme le cancer, alors même que le stress oxydant contribue à ces mêmes maladies.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PNAS

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