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Quatre nouvelles approches dans la lutte contre le cancer

Pas moins de quatre nouvelles approches, ont été présentées à Atlanta au 35ème congrès de la Société américaine d'oncologie clinique (ASCO). Les organisateurs du congrès, ne cachant pas leur enthousiasme, ont estimé que ces techniques encore expérimentales pourraient, après des années de progrès limité, faire entrer la lutte contre le cancer dans une nouvelle "nouvelle ère". Selon le Pr. Derek Raghovan, responsable du service de cancérologie de l'université de Californie du Sud (Los Angeles) et expert à l'ASCO, "ces nouvelles approches pourraient déboucher sur des traitements qui remplaceraient les thérapies actuelles ou seraient utilisés en combinaison avec les armes traditionnelles que sont la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie." Première de ces armes : l'angiogénèse. Cette technique qui a déjà fait grand bruit, consiste à empêcher la formation de vaisseaux sanguins autour d'une tumeur et donc à la priver des aliments nécessaires à sa croissance. Une équipe de chercheurs de l'école de médecine de Los Angeles est parvenue à stimuler la fabrication d'une protéine qui, non seulement dope le système immunitaire mais aussi empêche la fabrication de nouveaux vaisseaux sanguins. Comble de raffinement, le Pr. Parkash Gill a mis au point un simple spray nasal. Près de 40% des patients traités ont réagi au traitement et ont vu disparaître totalement ou partiellement leurs lésions. D'autres essais sont en cours pour agir sur la même protéine mais cette fois contre les cancers de l'utérus et les mélanomes. "Si cette approche est couronnée de succès, elle pourrait être étendue à beaucoup d'autres cancers", a estimé le Pr Gill. Dans le domaine du cancer colorectal, qui représente 10% des décès par cancer dans les pays occidentaux, l'équipe du Pr Nancy Kemeny (du Sloan-Kettering Hospital à New York) a montré qu'il était possible d'augmenter la survie des malades simplement en modifiant le mode d'administration des chimiothérapies. Habituellement, le traitement est injecté dans le système sanguin et les médicaments gagnent peu à peu le foie où se développent des tumeurs à distance (métastases) chez 60% des personnes atteintes de cancer colorectal. En ajoutant au traitement traditionnel une chimiothérapie directement injectée dans l'artère du foie, le Pr. Kemeny a considérablement augmenté la survie des malades (85% au lieu de 69%) ainsi que la disparition des lésions hépatiques (89% contre 57%). A l'école de médecine de Harvard près de Boston, le Pr George Demetri a réussi, en se servant d'un nouveau médicament contre le diabète, la rézuline, à faire mûrir des cellules cancéreuses. Ce processus que les spécialistes appellent "différenciation", a permis de transformer des cellules cancéreuses jeunes et qui se multipliaient rapidement en cellules ayant dépassé le stade de la reproduction frénétique. Les tumeurs des malades n'ont pas disparu mais elles ont cessé de croître. Cette approche semble prometteuse pour d'autres cancers (côlon, seins, prostate, poumons) sur lesquels le médicament anti-diabète semble capable d'agir, a souligné le Pr Demetri. Dernier progrès mais non des moindres, l'équipe du Pr Kenneth Cowan, de l'Institut américain du cancer, a rendu résistantes aux chimiothérapies des cellules qui venaient tout juste de naître dans la moelle osseuse (cellules souches). Ce progrès pourrait permettre aux patients de subir plusieurs traitements anti-cancéreux sans qu'il soit besoin pour protéger la moelle osseuse des effets toxiques des médicaments de la prélever avant de la réinjecter dans l'organisme une fois le cancer guéri.

AFP/17/05/99

http://www.actualinfo.com/

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