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Quand la réalité virtuelle s'adapte au patient
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Améliorer la qualité et l'intensité du traitement des patients souffrant de lésions physiques et neurologiques peut passer par les systèmes robotisés. Rendre ces derniers ainsi que les environnements virtuels utilisés par les centres de rééducation totalement immersifs et capables d'interagir avec les patients est désormais une solution envisagée. Notamment par le projet européen MIMICS (Multimodal Immersive Motion Rehabilitation with Interactive Cognitive Systems), qui travaille sur des systèmes de réalité virtuelle capables de mesurer le degré d'attention d'un malade et de réveiller automatiquement celle-ci si elle décline. Par exemple en faisant apparaître un ballon sur l'écran qui fait face au patient et dont celui-ci devra s'emparer virtuellement, ou en permettant de changer très rapidement d'exercice. Le tout, sans intervention humaine. Pour y parvenir, le système doit pouvoir analyser un certain nombre de données physiologiques (mesure du pouls...), bioméchaniques (force d'appui) et comportementales capables de calculer avec précision l'attention d'une personne.
Et c'est là toute la difficulté de l'opération : car si le relevé de ces informations est techniquement réalisable, notamment via un système de capteurs en réseau, il reste difficile de les combiner et de permettre à la machine de les évaluer en temps réel. Puis de les transmettre à la fois au système robotisé qui permet au patient de se mouvoir et aux dispositifs de réalité virtuelle qui le plongent dans un environnement différent. Pour y parvenir, le projet, mené par l'ETH de Zurich, a reçu la somme de 1,6 million d'euros de la Commission européenne. Celui-ci aura trois ans pour trouver les moyens d'organiser l'information, de l'analyser et de la convertir en actions automatisées. "Si le dispositif final permet de véritablement moduler les actions en fonction de l'attention, alors il s'annonce très prometteur", juge d'ailleurs Pascal Giraux, praticien hospitalier en médecine physique et réadaptation au CHU de Saint-Etienne.
"Il pourrait permettre en effet un changement de tâches plus rapide et plus adapté que celui proposé par un ergothérapeute", ajoute-t-il. Et donc de mieux stimuler la motivation du patient, en lui proposant des activités qu'il sera capable de réaliser au moment de l'exercice. "L'aspect motivationnel est très important, notamment pour les personnes qui se fatiguent très vite ou qui ont des problèmes de coordination de l'action", explique le médecin. Et d'ajouter : "de nombreux systèmes faisant intervenir de la réalité virtuelle existent déjà. Tous montrent que le malade est plus actif quand il est plongé dans un environnement ludique". Et pour Pascal Giraux, le dispositif pourrait avoir un autre avantage : "ces systèmes de capteurs permettront aussi de mesurer les performances réalisées par le patient de manière très précise". Un système qui permettrait de mieux suivre l'évolution de ce dernier.
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