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Quand les nouvelles technologies entrent en maternelle
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A l’école maternelle Pasteur, à Floirac, près de Bordeaux, l’ordinateur trône au fond de la classe. Avec sa coque en plastique et ses deux grandes oreilles en guise de hauts-parleurs, ce qui ressemble à première vue à un jouet cache en fait un PC Lenovo avec écran tactile et clavier à larges touches. Par groupe de cinq maximum, les bouts de chou se relaient sur le banc en plastique. Dès qu’ils ont fini leurs devoirs, ils peuvent suivre l’un des programmes ludo-éducatifs préinstallés faisant appel à la créativité, à la connaissance des sciences ou confortant l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
S’inscrivant dans le cadre de la politique de mécénat d’IBM, le programme KidSmart vise à réduire la fracture numérique. Sur les dix dernières années, quelque 850 stations ont été déployées sur toute la France, dans les zones urbaines dites sensibles ou les zones rurales. « Entre 2 et 5 % des enfants n’ont pas accès à Internet chez eux, note Daniel Gillard, inspecteur adjoint de l’Education nationale. D’autres ont un accès trop “libre”. On s’en remet aux choix des familles. Nous travaillons ici sur un accès raisonné. Cela fait partie de l’éducation civique de rappeler les risques liés aux nouvelles technologies. »
L’arrivée du PC en maternelle constitue, à ses yeux, « une révolution culturelle. » « Jusqu’alors, les écoles étaient équipées d’une salle informatique isolée. Ici, l’accès au poste informatique est quotidien et permanent. » Cet usage banalisé de l’ordinateur permet, bien sûr, de valider et conforter les acquis. En tapant sur le clavier, l’enfant va former des lettres, des syllabes puis des mots. Daniel Gillard y voit aussi une aide au développement de la motricité. « Des enfants qui ont encore du mal à s’habiller savent utiliser intuitivement un iPad. »
Si l’ordinateur constitue une plus-value, il reste complémentaire de l’enseignement traditionnel. L’enfant apprend à distinguer ce qui relève du réel et du virtuel. Il démarre une expérimentation avec l’écran tactile, la souris, puis la poursuit dans « la vraie vie ». « A l’arrivée de l’ordinateur, c’était la fête, se souvient Nathalie Camp, directrice de l’école Pasteur. Tous les enfants voulaient l’utiliser et ont abusé de l’imprimante. Puis, ils ont vu qu’ils y auront accès tout le temps. Le PC est allumé du matin et soir. »
D’un usage collectif, l’ordinateur stimule, selon elle, l’esprit collaboratif et l’entraide. « Les enfants tâtonnent, se donnent des conseils. Ils jouent parfois à se tromper pour voir quel sera le résultat. » L’ensemble des logiciels du programme d’IBM ont été validés par l’Education nationale. Et, ici, en Gironde, l’association Cap Sciences a apporté en plus des contenus spécifiques soutenant l’apprentissage des sciences.
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