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Quand deux protéines conjuguent leurs efforts pour détruire notre cerveau
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On sait à présent que dans la maladie d'Alzheimer, Bêta-amyloïde et tau sont deux protéines anormales dont l’association est nécessaire (mais peut-être pas suffisante) pour déclencher la maladie. En effet, l’accumulation dans le cerveau de ces deux protéines conduit à son endommagement, ce qui cause la maladie d’Alzheimer. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’équipe de Pedro Rosa-Neto, neurologue clinicien au Douglas et professeur adjoint au département de neurologie, de neurochirurgie et de psychiatrie à l’Université McGill.
Cette découverte des chercheurs de l’Institut universitaire de santé mentale Douglas est une grande première qui vient remettre en cause les théories scientifiques qui existaient jusque-là sur la progression de la maladie d’Alzheimer.
Les scientifiques ont toujours soutenu qu’une seule des deux protéines Bêta-amyloïde et tau était responsable de l’évolution de cette maladie. L’innovation majeure qu’apportent Pedro Rosa Neto et son équipe met en exergue pour la première fois le fait que l’interaction entre ces deux protéines entraîne des dommages cérébraux chez des personnes qui ne présentent aucun trouble cognitif. "Nous avons constaté que les deux protéines conjuguent leurs effets toxiques individuels et provoquent ainsi un dysfonctionnement cérébral typique de la maladie d’Alzheimer", souligne le chercheur. Cette découverte remet ainsi en cause des théories scientifiques opposées qui voulaient qu’une seule des deux protéines soit responsable de la progression de la maladie.
Cette étude a été menée sur une période deux ans et a ciblé 120 personnes ne présentant aucun trouble cognitif. Cet échantillon était composé d’hommes et de femmes répartis également et âgés en moyenne de 75 ans. Les chercheurs se sont servis d’instruments éprouvés comme les scanneurs TEP pour mesurer le taux d’amyloïde et ils ont aussi analysé le liquide céphalo-rachidien pour mesurer le taux de la protéine tau.
C’est ainsi qu’ils ont pu identifier ceux des patients les plus à risques de développer la maladie d’Alzheimer. Les résultats de leur étude donnent des raisons d’espérer de réelles avancées en ce qui concerne la prévention et la stabilisation de cette maladie qui touche près de 48 millions de personnes dans le monde, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé publié en 2015.
Jusqu’à maintenant, les essais cliniques thérapeutiques ciblaient un seul processus pathologique. Notre recherche ouvre la voie à de nouveaux traitements destinés à prévenir ou stabiliser la maladie d’Alzheimer. Par exemple, nous pourrions utiliser une combinaison de traitements pour contrer simultanément l’accumulation de protéines bêta-amyloïde et tau.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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