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La puissance économique est dans le réseau

Le journaliste Thomas L. Friedman est allé poser deux questions aux dirigeants de Microsoft : à quoi le géant du logiciel reconnaît-il la puissance d'un pays ? quelles sont les grandes puissances ? Microsoft lui a répondu qu'il évaluait la puissance économique d'un pays sur un critère principal : le nombre de micro-ordinateurs par foyer. Sur la carte du monde vue par Microsoft, la Corée du Sud vient au premier rang, suivie de près par les Etats-Unis et le Japon. L'Europe rattrape son retard, à l'exception de la France. Quant au Moyen-Orient, Israël mis à part, il est , pour l'instant, hors jeu. Thomas L. Friedman s'est ensuite rendu dans la Silicon Valley pour poser les mêmes questions à de jeunes sociétés à la pointe de l'informatique et il a alors entendu un tout autre discours. Aujourd'hui, la Silicon Valley mesure la puissance d'un pays non pas en fonction du nombre de micro-ordinateurs par foyer, mais du nombre de réseaux par habitant. Ce qui revient à évaluer dans quelle mesure un pays a mis ses micro-ordinateurs en réseau, tant dans les entreprises que dans les écoles et le secteur des loisirs, pour ensuite les relier à Internet . Deuxième critère : la bande passante, c'est-à-dire la capacité d'un pays à acheminer d'un point à un autre des communications numériques via le câble, le téléphone et la fibre optique. Largeur de bande et connectivité, tels sont les nouveaux indicateurs de puissance retenus par la Silicon Valley. "Les gens n'ont toujours pas compris que la révolution Internet était en marche", soutient John Chambers, le dynamique président de Cisco Systems. Cette société américaine fabrique les boîtes noires qui assurent le maillage d'Internet autour du monde. "Internet va bouleverser la vie quotidienne, le travail, le jeu, l'éducation, insiste M. Chambers. La révolution industrielle avait concentré les hommes sur des machines dans les usines, la révolution Internet va rassembler les gens autour du savoir et de l'information dans des entreprises virtuelles. Internet va avoir autant de conséquences sur la société que la révolution industrielle. La révolution Internet va accélérer la mondialisation à un rythme sans précédent. Mais, cette révolution, au lieu de se faire sur cent ans, comme la révolution industrielle, va s'effectuer sur sept ans." Il convient toutefois de tempérer quelque peu cet enthousiasme. En effet, tant que la "tuyauterie" numérique n'aura pas une capacité de transmission plus grande, le développement des réseaux sera limité. Cela étant, souligne Thomas L. Friedman, M. Chambers a raison au moins sur un point : l'emploi et le pouvoir économique vont basculer vers les pays ayant tissé les réseaux les plus denses et disposant de la plus grande bande passante. Ce seront effectivement les plus aptes à réunir, capter et déployer des connaissances dans des domaines aussi variés que la conception, la production, la communication, l'éducation ou les loisirs. Au-delà de la bande passante et de la connectivité, trois autres éléments feront la différence entre les entreprises et les pays. D'abord, une culture d'entreprise privilégiant le savoir et l'exploitation des réseaux. Ensuite un climat de concurrence tel que les grandes entreprises doivent soit se renouveler en permanence, soit être rachetées par des start-ups. C'est là toute la force de la Silicon Valley. Enfin, la capacité des entreprises à bâtir des partenariats stratégiques. Il est Impossible aujourd'hui d'être compétitif à grande échelle sans jouer le jeu de la mondialisation, ce qui suppose la capacité de construire en permanence des partenariats de projets. Les marchés sont désormais si vastes et si complexes, et les investissements si importants, qu'il est devenu impossible de faire cavalier seul. Alors, quels sont les pays qui ont pris le virage de la modernité ? Vu de la Silicon Valley, Taïwan apparaît comme un adversaire redoutable de par ses capacités d'innovation, et son capitalisme dynamique, orienté vers les nouvelles technologies. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie, certaines régions d'Israël et d'Inde sont bien placés, et la Chine progresse. Les pays nordiques, notamment la Finlande, sont bien équipés en termes de réseaux, mais il leur manque la culture d'entreprise qui leur permettrait d'en tirer pleinement parti. Enfin, pour ce qui est de l'investissement dans les réseaux, Thomas L. Friedman souligne que le Japon et la Corée du Sud se sont laissé distancer par leurs concurrents, que l'Allemagne commence à rattraper son retard et que la France vient juste de se réveiller...

(New-York Times)

www.http://nytimes.com

brève rédigée par @RT Flash

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