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Un prototype d'ordinateur biologique à base de neurones humains...
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A l'occasion du salon mondial de téléphonie mobile de Barcelone, des scientifiques de la société australienne Cortical Labs ont présenté un étonnant prototype d'ordinateur "biologique". Baptisé CL1, ce PC d’un nouveau genre combine des puces de silicium avec des neurones humains pour donner vie à une forme d’intelligence organoïde plus avancée et durable que les intelligences artificielles du marché. « Notre technologie fusionne la biologie avec l’informatique traditionnelle pour créer la machine d’apprentissage ultime. Nous avons ainsi créé le premier ordinateur biologique au monde déployable par code » précise Cortical Labs.
Pour ce faire, les chercheurs australiens se sont inspirés du cerveau qui, avec ses 100 milliards de neurones, dispose d’une puissance de calcul phénoménale par rapport aux machines. Rappelez-vous, lors d’une expérience menée en 2013 avec le superordinateur K, il a fallu mobiliser près de 83 000 processeurs pendant 40 minutes pour simuler l’équivalent d’une seule seconde d’activité neuronale. Un écart d’autant plus impressionnant que le cerveau ne consomme que 20 % de l’énergie totale du corps.
En combinant des neurones humains cultivés en laboratoire aux fameuses puces de silicium qui composent la plupart des appareils électroniques modernes, les chercheurs espéraient ainsi développer une machine beaucoup plus performante que les modèles de langage actuels comme ChatGPT, mais aussi moins gourmande en énergie.
Pour y parvenir, les scientifiques australiens ont mené des expériences pendant six ans sur de minuscules groupes de neurones, appelés organoïdes cérébraux. C’est ainsi qu’ils ont réussi, en 2022, à développer un "mini-cerveau" informatique auto-adaptatif, combinant 800 000 neurones humains et de souris sur une puce, capable de jouer au jeu vidéo Pong. Stade supérieur de l’informatique biologique, leur tout nouvel ordinateur contient quant à lui des centaines de milliers de neurones exclusivement humains, cultivés en laboratoire à partir de cellules sanguines. Ces neurones, de la taille d’un cerveau de fourmi, sont maintenus en vie dans une boîte qui les nourrit de nutriments et éloigne les microbes indésirables. Les puces de silicium, quant à elles, envoient des signaux électriques aux neurones par le biais de petites électrodes et captent leurs réponses en retour, à la manière d’un cerveau miniature.
Résultat : « il apprend si rapidement et de manière si flexible qu’il surpasse complètement les puces d’IA à base de silicium utilisées pour entraîner les grands modèles de langage existants comme ChatGPT », selon le média New Atlas, qui a réalisé un reportage dans les locaux du Cortical Labs à Melbourne, début mars. Sans pour autant chercher à remplacer les modèles de langage actuels, les chercheurs entendent proposer une « intelligence biologique synthétique » capable de prendre des décisions complexes à partir de petites quantités de données. Une action que « les humains, les souris, les chats et les oiseaux peuvent faire mais pas les l’IA pour l'instant », souligne Brett Kagan, directeur scientifique de Cortical Labs.
New Atlas : https://newatlas.com/brain/cortical-bioengineered-intelligence/
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