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Des protéines artificielles en guise de vaccin…

En dépit des progrès spectaculaires de la médecine depuis 30 ans, nous manquons toujours de vaccins contre de nombreux agents pathogènes importants, tels que la grippe ou la dengue. « Quand les vaccins ne fonctionnent pas bien, on a tendance à penser que les anticorps ne remplissent pas leur mission protectrice. Le système immunitaire ne génère tout simplement pas le bon type d’anticorps », explique le professeur Bruno Correia. Dans le Laboratoire de conception de protéines et d’immuno-ingénierie de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Ingénieur de l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), des scientifiques ont développé une stratégie pour concevoir des protéines artificielles qui indiquent très précisément au système immunitaire quels anticorps produire. L’étude est publiée dans la revue Science.

L’équipe de scientifiques a créé des protéines artificielles à l’aide de méthodes de calcul. « Elles n’existent pas dans la nature », précise Che Yang, étudiant en doctorat et co-auteur principal de l’étude. « Nous avons développé un algorithme de conception de protéines appelé TopoBuilder. Il permet de construire virtuellement des protéines comme si l’on associait des Lego. Assembler des protéines artificielles qui ont des fonctions nouvelles s’avère absolument fascinant », déclare Fabian Sesterhenn, doctorant et co-auteur principal.

Les chercheurs se sont concentrés sur la conception de protéines de novo qui peuvent aboutir à un vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS). Le VRS provoque de graves infections pulmonaires et est l’une des principales causes d’hospitalisation des nourrissons et des personnes âgées. « Malgré plusieurs décennies de recherche, il n’existe toujours pas de vaccin ou de remède contre ce virus », explique Bruno Correia.

Des protéines artificielles ont été créées en laboratoire, puis testées sur des animaux. Elles ont déclenché la production d’anticorps spécifiques, par le système immunitaire, contre les points faibles du VRS. « Cette étude s’avère encourageante, car elle permettra de générer des vaccins beaucoup plus précis qui induiront une fabrication d’anticorps spécifiques en fonction de la maladie que l’on désire combattre.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

EPFL

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