Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Une protéine pourrait compenser le déclin des capacités motrices lié à l'âge
- Tweeter
-
-
1 avis :
Nos capacités motrices diminuent sensiblement avec l’âge, impactant notre qualité de vie et notre autonomie. Ce phénomène peut s’expliquer par des changements au niveau des jonctions neuromusculaires, les points critiques où les cellules nerveuses communiquent avec les muscles.
Le déclin de la motricité est étroitement lié à la dégénérescence des terminaux synaptiques moteurs, où les signaux passent des nerfs de la colonne vertébrale aux muscles. Avec l’âge, les terminaux subissent une fragmentation structurelle, ce qui diminue la libération des neurotransmetteurs essentiels au déclenchement des mouvements musculaires. Au final, cela entraîne une diminution des capacités motrices, en particulier lors de mouvements amples.
Une étude menée par l’équipe de Brian McCabe de l’EPFL démontre qu’il serait possible de contrer ce processus. Elle a révélé que la protéine Trio, responsable de réguler la structure des synapses, diminue chez la mouche du vinaigre vieillissante (Drosophila melanogaster), ce qui entraîne un déclin de la motricité. Or, l’action d’augmenter la protéine Trio préserve l’intégrité des synapses motrices et retarde le déclin des capacités motrices. Publiée dans la revue Cell Reports, l’étude laisse entrevoir de futures thérapies.
L’équipe a d’abord découvert que les taux de la protéine Trio dans les synapses motrices diminuent avec l’âge. En s’appuyant sur cette donnée, les chercheuses et chercheurs se sont penchés sur les effets de la protéine Trio en augmentant génétiquement son expression chez les drosophiles vieillissantes. Cela leur a permis d’étudier l’influence des taux de la protéine sur la stabilité structurelle et fonctionnelle des jonctions neuromusculaires.
À l’aide de la microscopie confocale, les chercheuses et chercheurs ont visualisé et évalué la stabilité structurelle des jonctions neuromusculaires, un facteur essentiel dans le maintien de la fonction motrice. Ils ont ensuite procédé à des analyses biochimiques pour quantifier les taux de la protéine et l’activité au sein de ces synapses, ce qui leur a permis de mieux comprendre de quelle manière l’augmentation de l’expression de la protéine Trio influence l’environnement biochimique des cellules vieillissantes.
L’étude a montré que les mouches ayant des taux élevés de la protéine Trio présentaient, à l’âge moyen, des capacités motrices nettement supérieures à celles des mouches témoins. L’augmentation des taux de la protéine Trio a maintenu les structures synaptiques, empêché leur fragmentation et permis aux synapses de conserver des taux élevés de libération de neurotransmetteurs en cas de stimuli intenses, comparables à ceux des jeunes mouches.
Ces travaux de recherche soulignent le rôle important de l’intégrité des synapses dans le maintien de la fonction motrice avec l’âge. L’augmentation de la protéine Trio peut stabiliser l’architecture synaptique, ce qui signifie qu’il est possible d’atténuer le déclin des capacités motrices avec le vieillissement. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques qui ciblent la dégradation synaptique dans les déficiences motrices liées à l’âge.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
La génération 1960-1980 présente des taux de cancer plus élevés que ses parents et grands-parents
Une vaste étude américaine, réalisée par l'Institut National Américain du Cancer, indique que les membres de la génération X, c'est-à-dire ceux qui sont nés entre 1960 et 1980, ont un taux de cancer ...
Réduire le sucre stimule la production de neurones chez les seniors
Des chercheurs de l’Université Stanford, aux Etats-Unis, ont montré que le glucose joue un rôle inattendu dans la capacité du cerveau vieillissant à produire de nouveaux neurones, un processus connu ...
Maladie d'Alzheimer : le gène PDE4B, nouvelle cible thérapeutique ?
Des chercheurs britanniques de l'Université de Leeds ont mis au jour une nouvelle cible potentielle pour traiter la pathologie neurodégénérative : le gène PDE4B. L’enzyme PDE4B, encodé chez l’humain ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :