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Le projet « Rose », premier pas vers un nez artificiel
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Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les troubles olfactifs concernent une personne sur deux testées positives au virus. Si certains malades s’équipent d’un kit de rééducation pour favoriser la récupération spontanée de leur sens, « il n’existe pas encore de réponse médicale efficace », explique Moustafa Bensafi, chercheur au Centre de recherches en neurosciences de Lyon (CRNL).
En septembre 2021, ce fin connaisseur du système olfactif humain et une trentaine d’autres spécialistes en Europe se sont lancés un ambitieux pari : prouver qu’il est scientifiquement possible de retrouver pleinement sa capacité à sentir. Pour Moustafa Bensafi, « le projet est d’autant plus important que, avant la crise sanitaire, ce handicap concernait déjà jusqu’à 20 % de la population mondiale », la majorité souffrant d’une perte partielle de l’odorat (hyposmie), le reste d’une perte complète (anosmie).
L’objectif n’est pas de concevoir "des narines bioniques", mais bien de puiser dans la recherche fondamentale pour réaliser une « preuve de concept », soit de tous premiers pas vers un potentiel nez artificiel. Il faudra, pour cela, passer par trois étapes : parvenir à détecter les molécules odorantes dans l’environnement grâce à des mini-capteurs, réussir à transformer l’odeur en une information digitale, et enfin stimuler le système olfactif pour générer une sensation réelle, depuis le cerveau.
Baptisée Rose – pour Restoring Odorant Detection and Recognition in Smell Deficit – et coordonnée par le CRNL, cette entreprise rassemble ainsi une série de professionnels très divers, allant des experts de la stimulation cérébrale de l’École polytechnique fédérale de Lausanne à la start-up grenobloise Aryballe, capables de combiner la technologie des capteurs et des stimulateurs. Elle mobilise aussi plusieurs étudiants chercheurs issus d’universités grecques ou italiennes.
Les premiers résultats sont attendus dans deux ans. Et s’il vise d’abord la conception d’une prothèse pour combler les déficits du corps humain, le projet pourrait ensuite servir de base pour d’autres applications. Selon Moustafa Bensafi, « on pourrait par exemple imaginer un dispositif pour contrôler la qualité des aliments chez les industriels, ou des améliorations dans le secteur du parfum ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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