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Le Prix Nobel de médecine récompense deux chercheurs américains

Les Américains Andrew Fire et Craig Mello se sont vu décerner le prix Nobel de médecine 2006 pour leur découverte d'un mécanisme de régulation de l'expression des gènes, l'interférence ARN, ouvrant la voie à de nouveaux traitements. Andrew Fire, qui travaille au prestigieux Institut de technologie du Massachusetts (MIT), est né en 1959. Craig Mello, qui est né en 1960, travaille pour sa part à la tout aussi prestigieuse Université d'Harvard, à Boston.

"L'interférence ARN" est déjà largement utilisée comme méthode d'étude de la fonction des gènes. Elle est à l'étude comme traitement de nombreuses infections virales, notamment du sida, des hépatites et d'autres maladies dont les maladies cardio-vasculaires et le cancer.

L'interférence ARN existe chez les plantes, les animaux et les humains. L'Institut Karolinska de Stockolm, qui attribue le prix, estime cet outil génétique fondamental pour la régulation de l'activité des gènes. C'est par ailleurs une aide pour la défense contre l'infection virale. Pour Erna Moller, membre du Comité Nobel, cette recherche éclaire d'un jour nouveau un processus compliqué qui embrouillait les chercheurs depuis longtemps.

Les gènes agissent en envoyant des molécules, les ARN messagers, à la machine à fabriquer des protéines de la cellule. Dans l'interférence ARN, certaines de ces molécules déclenchent la destruction de l'ARN à partir d'un gène particulier. Résultat : aucune protéine n'est produite. De cette manière, le gène reste effectivement silencieux. Par exemple, un gène à l'origine d'un taux élevé de cholestérol est resté silencieux chez les animaux par interférence ARN.

Fire et Mello ont commencé à travailler sur des vers de terre et ont découvert un mécanisme moléculaire naturel que l'on retrouve aussi bien chez les plantes, les animaux et les humains. L'interférence ARN "est déjà devenu un outil de recherche important en biologie et en biomédecine", a indiqué le comité Nobel en soulignant que l'agriculture pourrait également en bénéficier. Des tests sur des animaux ont déjà permis de bloquer un gène responsable de taux élevé de cholestérol.

Fait assez rare, les travaux des deux lauréats américains sont récompensés par un Nobel quelques années seulement après leur découverte, huit ans, alors que habituellement les délais sont beaucoup plus longs. Les lauréats ont reçu un chèque de 1,4 million de dollars.

AP

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