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Le prix élevé du pétrole relance le débat sur les énergies renouvelables
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Le contexte actuel d'envolée du prix du pétrole a relancé le débat sur l'utilisation et le coût des énergies renouvelables. La question est en effet de savoir si ces énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, bois, biocarburants...) sont devenues rentables au regard du prix élevé du pétrole, qui a dépassé à nouveau 70 dollars le baril. Récemment en déplacement dans la Marne, Jacques Chirac a affirmé que "le prix du pétrole risquait d'être durablement élevé" et que "le renouveau de notre politique énergétique était indispensable". Le président a demandé au gouvernement "de lancer dès à présent les investissements nécessaires" pour multiplier "par sept la part des biocarburants dans la consommation totale". La France est en retard dans ce domaine, avec une part de biocarburants de 0,8 %. Une directive européenne fixe cette part à 5,75 % en 2010.
Selon la présidente de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), Michèle Pappalardo, "certains biocarburants" comme le diester seraient "compétitifs à 65 dollars le baril". En revanche, l'éthanol français (de betterave et de blé) n'est pas encore rentable, selon les calculs de l'Institut Français du Pétrole (IFP). L'éthanol coûterait (en retenant une base de 0,5 euros par litre) 23,8 euros par gigajoule, contre 13 euros/GJ pour l'essence, avec un baril légèrement inférieur à 70 dollars. Le Brésil parvient à produire de l'éthanol (de canne à sucre) de l'ordre de 11 dollars/GJ, soit environ 9 euros par gigajoule.
Les effets de change jouent aussi en défaveur de la rentabilité des biocarburants, puisque le brut est payé en dollars, et les biocarburants européens en euros, ajoute l'IFP.Pour le secrétaire national des Verts Yann Wehrling, si la totalité des terres cultivables en France était dédiée aux biocarburants, seule la moitié des besoins seulement seraient couverts. En fait, toutes les énergies "vertes" ne sont pas rentables. "On est encore loin de la rentabilité pour le kilowatt/heure photovoltaïque (solaire), qui est presque sept fois plus cher que le kWh éolien, par exemple, alors que celui-ci coûte aujourd'hui à peu près autant que le kWh fourni par une turbine à gaz", précise Mme Pappalardo. Quant au chauffage au bois, avec un baril durablement à 60 dollars, il "devient compétitif par rapport à un chauffage au fioul", selon elle.
L'énergie éolienne est, elle, déjà rentable au prix actuel du pétrole, selon le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), André Antolini. Les énergies "vertes" représentent au total 5,79 % de la consommation énergétique nationale. Les principales filières sont le bois-énergie (3 % de la consommation nationale, 53% des renouvelables) et l'hydroélectricité (1,8 % du bilan global et 31 % des renouvelables).
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