Air Liquide vient de dévoiler un nouveau procédé de capture du dioxyde de carbone (CO2) sur le site de la raffinerie de Port-Jérôme, à Notre-Dame-de-Gravenchon en Normandie. Le principe ? Compresser le CO2 en mélange jusqu’à sa température de liquéfaction, à -50 °C et 50 bars, pour le séparer des autres gaz.
Ce procédé, baptisé Cryocap, a été installé sur une unité de fabrication d’hydrogène par reformage du gaz naturel à la vapeur d’eau. « L’unité, de taille industrielle, est le résultat de 10 ans de R&D, et d’un investissement d’environ 30 millions d’euros dont près de 9 millions apportés par l’Ademe au titre du programme des investissements d’avenir », indique Karine Boissy-Rousseau, directrice de l’activité Grande industrie France.
Cryocap permet de capter jusqu’à 90 % du CO2 présent dans les gaz de synthèse issus du reformage du méthane, où il est concentré à 40 %. Selon l’Ademe, ce procédé permettait de réduire de 30 à 50 % le coût du captage du CO2 en comparaison avec le procédé traditionnel utilisant des amines.
Air Liquide dispose d’une cinquantaine d’unités de fabrication d’hydrogène dans le monde, mais l’installation d’une unité de captage du CO2 est conditionnée à la présence d’un marché local pour sa commercialisation. Par ailleurs, ce procédé peut être installé sur toutes les unités dégageant un flux concentré de CO2, comme dans les aciéries ou les centrales thermiques.
Autre avantage du procédé : il augmente d’environ 20 % le rendement de production de l’hydrogène. Ce surplus d’hydrogène sera conditionné pour alimenter la station de recharge de véhicules hybrides à hydrogène de Saint-Lo, dans la Manche, dans le cadre du plan hydrogène lancé par le Département en début d’année.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash