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La présence d’enzymes capables de dégrader les plastiques serait plus forte dans les zones polluées

Partout dans le monde, les scientifiques essayent d’utiliser des enzymes pour accélérer le recyclage et la dégradation des déchets plastiques. La technologie de recyclage enzymatique du PET développée par la société française Carbios, pionnière dans le développement de solutions enzymatiques dédiées à la fin de vie des polymères plastiques et textiles, en est le meilleur exemple. Une équipe de chercheurs de l’Université suédoise Chalmers a démontré une corrélation entre la présence d’enzymes capables de dégrader les plastiques et le niveau de pollution des océans. Ils ont ainsi identifié 30 000 enzymes homologues capables de dégrader 10 types de plastiques.

Si de nombreux pays développés font des efforts en matière de recyclage et de valorisation, ces efforts doivent encore être accentués pour donner des résultats tangibles. En outre, toutes les zones du globe ne disposent pas des mêmes moyens et la mise en place de filières organisées est aussi complexe que coûteuse. Or, c’est un fait : plus des trois quarts des déchets plastiques s’amoncellent sur les sites d’enfouissement du monde entier, ce qui contribue à alimenter une pollution plastique qui continue de se propager dans tous les océans du monde.

Pour explorer la capacité des micro-organismes à dégrader les plastiques, ces chercheurs ont d’abord compilé un ensemble de données concernant les 30 000 enzymes dont cette capacité a été démontrée avec des preuves expérimentales basées sur du séquençage. Ceci leur a permis de construire une vaste base de données biologiques à l’échelle mondiale couvrant une collection variée d’océans, de mers et d’habitats terrestres.

Les résultats obtenus indiquent clairement une corrélation entre la présence d’enzymes et le taux de pollution. Aleksej Zelezniak, professeur associé en biologie des systèmes de l’Université Chalmers, explique : « À l’aide de nos modèles, nous avons trouvé de nombreux éléments de preuve qui confirment que le potentiel de dégradation des plastiques du microbiome mondial est en forte corrélation avec les mesures de la pollution plastique environnementale – une démonstration notable de la façon dont l’environnement répond aux pressions que nous lui imposons ». Jan Zrimec, auteur principal de l’étude, ajoute : « Nous ne pensions pas trouver de telles quantités de ces enzymes dans des habitats microbiens et environnementaux aussi variés. Il s’agit d’une découverte surprenante qui illustre bien l’ampleur du problème ».

Parmi ces nombreux types d’enzymes, quelles sont celles qui sont potentiellement exploitables dans des procédés industriels de recyclage enzymatique ? C’est la question à laquelle l’équipe de chercheurs espère répondre dans de prochains travaux. Aleksej Zelezniak l’affirme : « L’étape suivante consisterait à tester les candidats enzymes les plus prometteurs en laboratoire afin d’étudier de près leurs propriétés et le taux de dégradation des plastiques qu’ils peuvent atteindre. À partir de là, vous pourriez créer des communautés microbiennes dotées de fonctions de dégradation ciblées pour des types de polymères spécifiques ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ASM

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