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La première greffe des deux mains confirme la remarquable plasticité de notre cerceau
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Le professeur Jean-Michel Dubernard (Hôpital Edouard Herriot, Lyon), qui venait présenter devant l'académie nationale de médecine un bilan de la greffe allogénique des deux mains réalisée par lui et son équipe en janvier 2000, a notamment insisté (en dehors des résultats fonctionnels et psychologiques satisfaisants), clichés d'IRM à l'appui, sur «l'insoupçonnée plasticité du cortex cérébral» observée lors de la réorganisation massive du cortex primaire, dans les mois qui ont suivi la transplantation du patient. La transplantation de mains est un exemple d'allogreffe composite de tissus vascularisés. Le professeur Dubernard et une équipe de 18 chirurgiens ont procédé en janvier 2000 à la première greffe bilatérale de mains sur un homme de 33 ans amputé depuis 1996. Le donneur, victime d'un traumatisme crânien, âgé de 18 ans, appartenait au même groupe érythrocytaire A (receveur AB) mais présentant 5 incompatibilités HLA/DLA avec le receveur. Le traitement immunosuppresseur a été celui utilisé dans toutes les procédures de transplantation (anticorps polyclonaux +/- anti-CD25, tacrolimus, mycophénolate mofétil et prednisone). Il a été augmenté lors des deux épisodes de rejet cutané (au 53ème jour et au 82ème jour post-opératoire) qui ont été jugulés. La sensibilité est réapparue dans les six mois après la greffe avec toutefois des troubles persistants de la discrimination. Les résultats moteurs ont été jugés satisfaisant, le patient ayant réussi les tests classiques utilisés aux Etats Unis. Les IRM fonctionnelles ont montré une plasticité cérébrale caractérisée par un remaniement global des représentations sensitives et motrices des membres supérieurs. Selon le professeur Dubernard, il s'agit là «de la plus grande leçon de ces travaux». Au niveau psychologique, l'appropriation des mains a progressé avec leur récupération fonctionnelle. Les greffons, en permanence sous le regard du patient et des autres, ont induit un système de défense particulier, le déni, c'est à dire que le sujet s'est armé contre un rejet psychique de membres qui lui sont étrangers et qui proviennent d'un cadavre. «La fonction a primé sur le narcissique chez ce sujet», a commenté le professeur. Rejetant une objection de la salle sur le risque de lymphomes provoqués par les procédures de transplantation, le professeur Dubernard a rappelé que le risque est faible (0,28% d'après le registre OPELZ) et a insisté sur les bénéfices de la greffe, en terme d'autonomie, apportés aux patients transplantés des mains.
Académie Nationale de Médecine :
http://www.caducee.net/breves/breve.asp?idp=&idb=4058&cal=1
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- Publié dans : Médecine
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