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Première expérimentation d'un bus autonome pour la RATP

La RATP teste un bus autonome sur la ligne 393 qui relie Sucy-Bonneuil à Thiais-Carrefour de la Résistance. Pour l'instant le bus autonome circule de nuit avec un chauffeur de sécurité à son bord. L'étape suivante consistera à réaliser des tests lors des périodes creuses de la journée afin de voir comment le bus autonome s'insère sur cette ligne. Enfin, la RATP espère accueillir du public à bord à l'automne 2022. D'ici là, les essais seront multipliés afin d'améliorer le système embarqué.

La ligne de bus 393 qui relie Sucy-Bonneuil à Thiais-Carrefour de la Résistance est un peu particulière. Elle devient la première à accueillir un bus autonome à l'occasion d'une expérimentation menée par la RATP. Dans le cadre de ce projet, le bus doit parcourir la moitié de la ligne en mode autonome, soit un parcours d'environ 6 kilomètres. Le tout avec un chauffeur de sécurité à son bord.

Le bus ayant été réceptionné cet été par la RATP, ses capacités ont déjà longuement été testées, que ce soit lors de simulations ou d'essais sur circuit fermé. Le but est de s'assurer qu'il réponde bien aux caractéristiques vendues par le constructeur chinois CRRC et de l'entraîner à franchir certaines courbes ou certains passages de son futur trajet. Il s'agit aussi de s'assurer de la sécurité informatique des systèmes embarqués. Une fois ces tests réalisés, la RATP peut entrer dans la seconde phase : les essais en conditions réelles.

Dans un premier temps, le bus autonome est testé de nuit sans aucun passager à son bord afin de ne pas ralentir l'exploitation de cette ligne. Il sera ensuite testé de jour, sur les périodes creuses, toujours dans le but de ne pas gêner l'exploitation mais aussi de voir comment ce bus peut s'insérer sur cette ligne. Pour l'instant « le bus est limité à 15 km/h en courbe et 30 km/h en ligne droite », précise Côme Berbain, directeur de l'innovation à la RATP. Pour passer à la seconde phase des essais, il est nécessaire d'augmenter sa vitesse moyenne pour arriver à un temps de parcours acceptable sur ce tronçon. Le trajet doit être réalisé en 30 minutes contre 40 actuellement.

Les essais en conditions réelles permettent également de multiplier les situations rencontrées par le bus autonome : le système embarqué apprend et sait comment réagir la fois d'après. Certains réglages doivent également être réalisés. Si le bus a circulé sous de fortes averses le jour où L'Usine Digitale est monté à son bord, des freinages intempestifs, liés au passage d'un autre bus sur la voie d'en face ou à la présence de plante débordant sur la route, doivent être corrigés.

Un des points important à mettre en avant avec cette expérimentation est que la RATP cherche à « toucher le moins possible à l'infrastructure », selon Côme Berbain, puisque la mise en place d'une infrastructure pouvant communiquer avec un véhicule autonome est coûteuse. Cette ligne 393 a notamment été sélectionnée pour cela : le bus est en site propre, ce qui signifie qu'il a une ligne dédiée, séparée des voies utilisées par les autres véhicules, et qu'un système de priorité aux feux existe déjà. « La ligne 393 est l'une des plus utilisée d'Ile-de-France, elle accueille 20 000 voyageurs par jour », ajoute-t-il.

Enfin, la RATP espère accueillir du public dans ce bus autonome à l'automne 2022. La seconde partie du trajet sera-t-elle réalisée par le conducteur ? Une ligne spéciale ne faisant qu'une moitié du trajet sera-t-elle mise en place avec ce bus autonome ? La question n'est pas encore tranchée. La RATP a déjà ouvert un appel à projets dans le but de s'équiper d'un second bus autonome, provenant d'un autre constructeur, qui devrait venir rejoindre cette ligne. Et d'ici la fin de l'année, elle espère mettre en place son projet des trois gares qui consistent à relier à l'aide de navettes autonomes les gares d'Austerlitz, de Bercy et de Lyon.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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